dimanche 21 novembre 2010

Un dimanche pas comme les autres ...


Je reprends le carnet de bord ...
Il se nourrit du temps et des salins ...
Les fonds de page s'éveillent au fil des ans des échos intérieurs, plus sombres ou plus clairs ...
Quête infinie du fram ...
Hommes égarés aux griffes de glace et de solitude ...
La solitude dans l'immaculé des glaces résonne comme une tragédie ...
Où es - tu, compositeur aux mains liées ?
Les symphonies résonnent dans ta tête et te rendent muet au monde ...
J'erre aux interrogations de mon âme et j' ai peur ...
Peur de ce silence et de cette incertitude ...
Le carnet de bord ce jour résonnera du sel de larmes d'attente ...
Le candélabre se pare de givre et j'ai froid ...
Flammes de carmin aux larmes de sang ...
Flammes de cyan à la noblesse des veines ...
Flammes de soleil aux fils ténus d'espérance ...
Une cathédrale de glace en rideau de scène ...
Chante, chante, chante , défroisse les sillons de vie ...
Chante, chante, chante, dénude donc ces carcans du passé ...
Chante, chante, chante, où que tu sois et libère ces opéras qui sommeillent en toi ...
Où que tu sois, ici, ailleurs autre part ...
Chante, chante, chante, chef d'orchestre de ces rêves avortés qui t'étranglent ...
La virginité des banquises n'a que faire des lambeaux du passé ...
Ose la catharsis de ces fantômes et offre au monde ce chant mélancolique des victoires pudiques ...
Je tends l'oreille ...
Une note, 2 notes, oui, violoncelle, violons, percussions, voix , contrebasse ...
Les Pôles s'éveillent d'une sombre léthargie ...
Aurores boréales aux revenants du fram ...
Le sculpteur d'os sourit à se mirer dans l'ambre des lumières ...
Le peintre des cristaux s'émerveille de cette palette ennoblie ...
Le poète rêve aux crissements des rimes et des vers ...
Musiciens, compositeur et chef d'orchestre respirent à fendre poumons à cette aube nouvelle ...
Elle, rassurée, pose un baume à la peur qui s'éloigne ...
...


jeudi 11 novembre 2010

Entre isolement et solitude ...


Jeudi 19 h 03 …
La sérénité réside au plus profond de soi …
Troublantes secondes éphémères …
Catharsis poétique en autobiographie …
Et une petite phrase d’Aristote
« Nous voyons ces mêmes personnes, quand elles ont eu recours aux mélodies qui transportent l’âme hors d’elle-même, remises d’aplomb comme si elles avaient pris un remède et une purgation. C’est à ce même traitement dès lors que doivent être nécessairement soumis à la fois ceux qui sont enclins à la pitié et ceux qui sont enclins à la terreur, et tous les autres qui, d’une façon générale, sont sous l’empire d’une émotion quelconque pour autant qu’il y a en chacun d’eux tendance à de telles émotions, et pour tous il se produit une certaine purgation et un allégement accompagné de plaisir. Or, c’est de la même façon aussi que les mélodies purgatrices procurent à l’homme une joie inoffensive. »
Ce sont assez paradoxalement des chants hindous qui m’y mènent ce soir …



dimanche 26 septembre 2010

Il est des dimanches ...


Il est des dimanches d'ennui comme ceux de mon enfance ...
Juste laisser passer le temps et attendre ...
Entre tristesse et colère ...
Entre révolte et résignation ...
Heureusement que Don Quichotte vient de sa folie égayer un bref instant ce monde d'errance ...
Je monterai sur le pont à ses côtés et nous rirons de concert à la face du vent ...
Un élan de tempête pour tous atours ...


lundi 20 septembre 2010

Kairos ... A Pablo Pélaez ...

Nuit solitaire au coeur de cathédrale ...
En solitaire ?
Pas tout à fait, j' ai rendez-vous aux " Gotas del Tiempo"
La nuit en cathédrale se moque bien de l'urgence ...
Caresses mélodiques au corps libéré ...
Ne jamais oublier que nous sommes vivants et que même les larmes asséchées d'Odin aiment à renaître aux attentions minimalistes ...
Caresses mélancoliques aux corps fatigués ...
Il est sur terre des mélodies qui vous transportent hors du temps ...
Et le corps même devient touches blanches et noires ...
Chaque centimètre de peau se met à vibrer aux envols des notes ...
"L'obsession" laisse le souffle court et la passion dévore la raison ...
Oser glisser aussi en ces méandres obscurs
Cette obscurité - là a la saveur des étreintes désespérées ...
Plier l'échine et en jouir ...
"L'éclipse de lune" s'ose aux couleurs assoupies des vitraux ...
La paix se repend des outrages ...
Caresses de pluie en baume d' écorchures sauvages ...
Note à note, la caresse ose les sentiers inconnus, ceux-là même que la méfiance cachait ...
Doucement, le coeur s'aventure à quelques battements en apnée ...
Le souffle retient encore son envol ...
La mélodie le réveille d'une torpeur de parade ...
L'invitation est de caresses pudiques et d'audaces publiques ...
La solitude alors épouse le son ...
La danse se fait lente aux mélancolies ressuscitées ...
Fragments de temps qui inondent la tendresse des amants de passage ...
Délicatesse épanouie d'une âme qui ose à nouveau l'éveil à la vie ...
Il est au coeur des cathédrales des mélodies de vie ...
Pablo Pélaez en est cette nuit l'invisible créateur ...
Il est au coeur des cathédrales des mélodies qui ressuscitent et invitent à l'Amour épique ...
Et que dansent les amants du passé ...
Je les vois renaître aux flambeaux des cierges de miel ...
La cathédrale cette nuit revit de ces mille destinées ...
Je les regarde et je souris ...
Il est au coeur des guerrières fatiguées des mélodies qui guérissent ...
Les ailes bafouées doucement reprennent de l'ampleur ...
"La ciguena Blanca" allume de mille feux ce vaisseau en convalescence ...
Il est au coeur des cathédrales des mers inventées ...
Les vestiges du passé se relèvent de leurs entrailles ...
Une aube nouvelle décline en aurore lumineuse les affres du passé ...
Les endormis des cathédrales glissent aux parois des vestiges ...
Vertiges langoureux aux relevailles inventées ...
C'étaient de douces ondées aux amants éblouis de se retrouver après des siècles d'assoupissement ...
Les Chevaliers épiques retrouvaient les mains des courtisanes ...
"Kairos" élevait la voix mais ceux-là même qui renaissaient de leur torpeur avançaient pacifiés et déterminés ...
Le temps en cathédrale n' a plus de mesure ...
L 'Amour seul décline l'engendrement des futurs décidés ...
L'espace d'une seconde se mue en éternité ...
Caresses pacifiées aux retrouvailles d'antan ...
Et je vous jure que je les vois danser ces fantômes que l'on voulait bannis ...
Il est aux condamnés des rêves que nul ne peut briser ...
Les prélats n'ont en ces lieux aucun pouvoir, ni la logique des Hommes d'ailleurs ...
Je resterai encore en ces lieux mélodiques ...
Le silence, la nuit en cathédrale offre aux solitaires délaissés des aurores de caresses ...
Il est aux âmes romantiques des contrées inaccessibles ...
L'errance des solitaires à des parfums d'encens ...
L'encens des solitaires offre des espaces auréolés du parfums des vivants ...
Je glisserai ce soir aux "Gotas des Tiempo" et je m'endormirai aux bras des Chevaliers aimants ...
La cathédrale , la nuit a des accents de promesses ...
L'Amour n' a que faire de demi-mesure, il se nourrit d'envols et d'audaces ...
L'ennui tourne cape et les larmes de joie coulent aux joues des partisanes ...
Les religieuses la nuit ont un goût sucré ...
Nulle cure des Amours de parade ...
La Passion éveille les coeurs morts d'ennui ...
Il est aux Passions d'éternité des caresses pudiques et des aveux publics ...
La cathédrale , la nuit s'invite aux rendez-vous des Amants d'antan ...



lundi 13 septembre 2010

L'écho des cathédrales ...


L'écho des cathédrales s'est noyé aux cités englouties ...
Respirs sans attache des colonnes déstabilisées ...
La tempête la nuit joue aux miroirs de Narcisse ...
Qui chantera de sous les eaux les hymnes à venir ?
Juste le temps d'un léger somme ...
Il est aux rêveurs des contrées inexplorées ...
Cités secrètes à nos coeurs engourdis ...

vendredi 10 septembre 2010

Etroite est la rue et vaste le vaisseau ...

Etroite est la rue et vaste le vaisseau ...
J'osais à peine le retournement des astres ...
Affres de vie au détour d'un destin ...
Les pierres s'ouvrirent alors délaissant l' ancien caveau ...
Il est aux Morts des Renaissances soudaines ...
Aux frontières de l 'ici et de là, j' ai posé mes rides ...
Rides de joie, de déception et de girouette ...
Le Nord n' avait de mesure, ni le Sud ni l' Ouest d'ailleurs ...
Peut-être l' Est en imposture d'être ...
L'écume a renversé l' Est offrant à ces Passions de vivre un Pays sans contours ...
Errance déstabilisée d'un avenir meilleur ...
Errance solitaire d'un coeur à rebattre ...
Le tocsin traversait les lieues en épousailles funéraires ...
Peu importait ...
Il est des rues étroites et des vaisseaux immuables ...
A l' heure du souffle ultime, j' oserai encore le rire ...
Ultime pirouette à une silhouette en cape de brume ...
Elle ira ci et là, en démesure d'elle même ...
Ample et vaste aux bras des sans fortune ...
Tremblante et dévastée aux promesses avortées ...
Libre enfin d'oser aller en errance ...
Il est aux rues étroites des destinations qui se rient des remparts ...
Aux poètes des pages sans fin ...
Aux audacieux des avenirs chantants ...
Aux romantiques des lendemains imaginaires ...
Ici, ailleurs quelque part ...





lundi 30 août 2010

Il est des songes de cathédrales qui pallient l'indifférence des couches ...

La mer cette nuit s'est recueillie au chevet des cathédrales
Elle a déposé au coeur d'un passé enfoui la mémoire des amants retrouvés
Je l'ai vue cette vieille dame à la gorge nouée
J'ai entendu son cri et naître son chant
Une mélodie aux accents de vitraux de nuit
La lune jouait aux palettes d'une ombre se colorant de prusse , de carmin,
de fauve et d' améthyste
La cathédrale, la nuit sourit aux audacieux
Elle éteint les regrets et donne une nouvelle chance aux passants fatigués
J'ai entendu là renaître la jouissance des anges
Doucement, pudiquement, aux faîtes des mâts de misère
Et c'était fête secrète au choeur en convalescence
Je jure que cela est véridique
D'invisibles caresses en mon corps en témoignent encore
Je retournerai chaque fois en ces lieux de mémoire
J'y assouvirai le manque et l'absence
Il est des songes de cathédrales qui pallient l'indifférence des couches
...

jeudi 26 août 2010

Les larmes au bord des yeux d'avoir trop lu l'illisible ...


"Les larmes au bord des yeux d'avoir trop lu l'illisible "
Dotremont

Clin d'oeil à Maria ...
http://lessentiersdumonde.blogspirit.com/

Je me souviens, une journée en hiver ...
Une belle aventure
...

lundi 23 août 2010

Au coeur de l'atelier ...

"C'étaient de très grands vents sur toutes faces de ce monde
De très grands vents en liesse par le monde
Qui n'avaient garde ni mesure et nous laissaient hommes de paille
En l'an de de paille sur leur erre
Ah oui, de très grands vents sur toutes faces de vivants
Flairant la pourpre, le cilice
Flairant l'ivoire et le tesson
Flairant le monde entier des choses
Et d'éventer l'usure et la sécheresse au coeur des hommes investis
Voici qu'ils produisaient ce goût de paille et d'aromates sur toutes places de nos villes
Comme au soulèvement des grandes dalles publiques
Et le coeur nous levait
Aux bouches mortes des Offices
Et le Dieu refluait des ouvrages de l'esprit"
Vents, Saint-John Perse

15 petites calligraphies sont nées de cet extrait de Saint-John Perse
...
15 petites calligraphies à se donner doucement au monde
...



dimanche 22 août 2010

Le maître du laboratoire ...


Clin d'oeil à Ariaga
http://ariaga.hautetfort.com/
Il est venu cette nuit au chevet de la cathédrale le Maître du laboratoire ...
Et là, de la pointe de sa baguette, il a convié les hommes, femmes et enfants des rues ...
Le choeur des esclaves a retenti aux couleurs des vitraux ...
L'espace d'un instant ...
Je m' en souviens encore ...
Et j'assure que tout cela est vrai et a été ...


vendredi 20 août 2010

Et c' est la mer en nous ...


" Je vous ferai pleurer, c'est trop de grâce parmi nous ...
Pleurer de grâce, non de peine, dit le chanteur du plus beau chant ; et de ce pur émoi du coeur dont j'ignore la source, comme de ce pur instant de mer qui précède la brise ..."
Parlait ainsi l'homme de mer, tenant propos d'homme de mer.
Louait ainsi, louant l'amour et le désir de mer.
Et vers la mer, de toutes parts, ce ruissellement encore des sources de plaisir ...
"C'est une histoire que je dirai , c'est une histoire qu'on entendra ; c'est une histoire que je dirai comme il convient qu'elle soit dite ;
Et de telle grâce sera-t-elle dite qu'il faudra bien qu'on s'en réjouisse
Certes une histoire qu'on veuille entendre dans l'insouciance encore de la mort
Et telle et telle en sa fraîcheur, au coeur de l'homme sans mémoire
Qu'elle nous soit faveur nouvelle et comme brise d'estuaire en vue des lampes de terre
Et de ceux-là qui l'entendront, assis sous le grand arbre du chagrin
Il n'en est peu qui ne se lèvent, qui ne se lèvent et n'aillent à nous souriant
Dans les fougères encore de l'enfance et le déroulement des crosses de mort "
...
Et c'est un chant de mer comme il n'en fut jamais chanté
Et c'est la mer en nous qui le chantera
La mer en nous portée jusqu'à la satiété du souffle et la péroraison du souffle
La mer en nous portant son bruit soyeux du large et toute sa grande fraîcheur d'aubaine par le monde
Poésie pour apaiser la fièvre d'une veille au périple de Mer
Poésie pour mieux vivre notre veille au délice de Mer
Et c'est un songe de Mer comme il n'en fut jamais songé
Et c'est la Mer en nous qui le songera
La Mer en nous tissée jusqu'à ses ronceraies d'abîme
La Mer en nous tissant ses grandes heures de lumière et ses grandes pistes de ténèbre
..."
Amers, Saint-John Perse

mercredi 18 août 2010

J' ai partagé cette nuit ...

J'ai partagé cette nuit, les draps défaits des roses
Elles m'ont, sous leurs soupirs vermeils,
dévoilé la beauté endormie de leurs atours bien rangés
Et lors qu'elles pliaient sous leur propre étonnement de se donner
Tout à coup, pleinement, pudiquement, je suis entrée dans leurs chambres secrètes
...

J'ai caressé, d'un geste révérencieux, le texture éphémère de leur dénuement
alors qu'elles offraient, en un ultime orgasme, le calice à l'amant
et de la soie au nectar, leurs couleurs les plus tendres, leurs parfums les plus délicats
...
J'ai fréquenté cette nuit, la rose aux cent pétales,
et lors qu'elle déployait ses innombrables jupons, je me suis abandonnée à toi, en plénitude
...
Je me suis glissée alors dans ces vagues de soie
De flux en reflux, j'ai écouté battre et s'affoler mon coeur
...
Et j'ai senti renaître le chant d'amour
...

La nuit au coeur des cathédrales ...


La nuit au coeur des cathédrales a des secrets d'alcôve ...
Derrière les portes closes, là bien à l'abri du monde,
il est des rendez - vous secrets
Que nul ne soupçonne
L'encens se mire alors au parfum de lys
Saviez - vous que les lys aiment la nuit ?
Dans l'obscurité, juste à la lueur d'une lampe d'un cierge, ils disent la douceur d'être
Les amours chevaleresques se donnent rendez-vous aux parois du temps
Tant de pas s'y sont croisés le jour
La Dame en convalescence est à présent fatiguée de ces regards qui passent trop vite
Elle aimerait que quelques fous s'attardent et se posent en son sein
Les amants de la nuit connaissent ces temps de halte
Le temps et la distance n'ont de pouvoir en cette heure
La ciguena blanca ne se dévoile qu'en ces échappées éthériques
Alors là, doucement, 2 corps se trouvent en communion
Nul d'empressement en ces rendez-vous galants
Les corps se donnent sans même se toucher
Danse subtile à l'accueil des dalles vierges
La cathédrale, la nuit retrouve cette virginité
L'obscurité lave les présences de piétinements du jour
La cathédrale, la nuit retrouve la lumière des entrailles pures
Et là, en silence, 2 âmes se retrouvent
Rendez - vous d'antan
Rendez-vous de l'instant
Rendez-vous de demain
2 ombres glissent et sourient à la Belle qui s'endort doucement
...





mardi 17 août 2010

Partage d'atelier ...

Journée de sérénité à terminer les calligraphies en hommage à Saint John Perse
15 fonds à dire et accueillir ces chants mélodiques
Dehors il pleut et il vente, j'aime cette ambiance
J'écoute Pablo Pélaez (merci Maria pour cette découverte)
Souvent une vague de chaleur me met les yeux à bord de larmes
Larmes d'émotion et de paix retrouvée
Ampleur de voix souterraine
La connexion à l'enfant intérieur se déploie doucement
Au germe de cet embryon lumineux je me plais à oser une nouvelle respiration
Les temps de ravage s'évanouissent de leur belle mort
La catharsis a bien eu lieu
Temps de convalescence béni aux lendemains des tourmentes
L'angulation n'était pas de mise
Les parois de bouclier se désagrègent avec délicatesse
Le chant des possibles distille une mélodie imprévue
Jusqu'alors inaudible et pourtant si proche
...

dimanche 15 août 2010

Passe le temps, l'émotion reste intacte ...


Escapade au coeur du Kaïkan
S'enflent les voix secondées
S'harmonisent les chants minutés
Se déploie le temps mordoré

De quels lointains venaient ces secondes, ces minutes, ces temps-là?
L'eau se dressa en gouttes salées, fit naître d'elle-même un nouvel être de mélodies syncopées, de voix diluées, de sonorités aériennes
Les gouttes de sueur au ciel étoilé se firent poussières irisées
Vision instantanée d'un temps déployé
Le cheminement de l'esprit en action de profondeur jouait sur des plans superposés
La durée s'amplifiait
Elle imprimait à la continuité des pulvérisations joyeuses de vie, d'enrichissement, d'expansion et de chants d'espoir
Me sourit le Passeur ...

L'enthousiasme se frayait un passage au chemin du coeur
Je me dis que chacun d'entre nous hébergeait en son sein ces espaces de possibles
Me revinrent en souvenir des visages d'enfants, d'hommes, de femmes
Et cette voix retrouvée du "Chant de Kaïkan"
Le bateau fend les flots
A son bord, des voix s'élèvent en vaporisations d'espoir éventé
Le temps n'est plus de durée
Il est de semences
Il gonfle l'itinéraire d'espace, d'éternité, d'illimité, de possibles juxtaposés et juxtaposables
Pourquoi, jusqu'alors avais-je réduit ma vie à une succession de moments, tenté de reconstruire en logique linéaire souvenirs et espérance ?
Rien de tout cela n'avait de sens sinon l'asphyxie lente et sournoise de projections d'épanouissement en avortement d'elles-mêmes
La vie est donc plus ample, plus malléable, plus généreuse
Passé, présent et avenir ne sont plus figés, ils sont de respiration et d'engendrement
La vague se repose alors
Elle respire aux rythmes de lune
Ai-je rêvé ?
Le sablier avait écoulé méticuleusement sa ration d'or
La chant des secondes avait nourri minutes et heures
Tout semblait réglé à l'ordonnance du temps qui s'écoule

Et pourtant, et pourtant
Instants et éternité avaient ôté le voile
Je découvre pudiquement leur subtile harmonie et je chante
Au ponton résonnent les horloges d'un temps libéré et libérateur
...







vendredi 13 août 2010

Il est du sentiment de déception ...


Il est du sentiment de déception comme des amours errantes …

Un sentiment d’acide qui vous ronge le cœur et l’âme …

Un crépuscule maussade sur des affres de paix …

Nous irons alors vers d’autres vents, goûter à l illusion vierge d’un bonheur palpable …

Toujours plus haut au rendez-vous des âmes pures et libérées de leurs entraves …

Vers ce pays joyeux où rient et dansent les enfants …

Patrie éternelle des chants cristallins et des pirouettes de circonstance …

Toujours un peu plus haut, au rendez-vous des anges de transparence …

Juste une présence aimée et aimante …

Une présence attentive et réelle …

Toujours un peu plus haut, loin des mesquineries d’hommes …

Juste un peu plus en dedans en cet espace réservé aux songes et à la rêverie …

Hors d atteinte des pourquoi et des comment ?

Un bonheur simple à cueillir et accueillir du bout des lèvres …

Au parfum des peaux qui ne trichent pas et dévoilent leur fragilité …

Au creux de bras sans calcul qui attendent là, là bas quelque part …

Juste oser et s’approcher un peu plus au-dedans de l’intimité réservée aux âmes sincères …

Qui disent et se disent en présent …

Simples et sereines d’être uniques et de rencontre …

mercredi 11 août 2010

Et l'aventure continue en carte marine ...



L' aventure se prolonge en ombre et lumière ...
Le portrait se dédouble ...
Quelle est donc notre part de ténèbres et de luminosité ...
D'autres projets prennent forme ...
Série de fonds en attente de Saint - John Perse ...
Je vous dirai au fur et à mesure ...

Voyage ...

lundi 2 août 2010

Clin d'oeil de connivence ...


Sur fond de Requiem ...
Les fragments de lumière et d'ombre animent les voyages de l'Homme au turban bleu ...
Je me souviens l' espace d'un moment d'une complicité au défunt ...
Au-delà de toute cohérence , je lui adresse un clin d' oeil de connivence ...
Au coeur d'un crépuscule joueur
La scène se déploie en rendez-vous galant
De deux âmes qui unies par les liens de sang
Se sont égarées au seuil des biographies
A repasser le film
Le songe en amortit les contours
Une brèche s'offre alors
De cour à jardin
Au temple d'un scénario réinventé ...









dimanche 25 juillet 2010

Il y eut ...


Il y eut un avant
Temps de chaos et de tâtonnement






Un retournement


Et puis un après





" Temps de douce émergence et de réconciliation
Aube préservée à l'aurore du renouveau
Délicatesse murmurée aux voiles de prusse
Relever lentement la tête
Ne pas brusquer les lendemains de promesse
Souffle de convalescence pour un respir à réinventer "

dimanche 13 juin 2010

Vision troublée ...


Elle n' osait dire les mots retenus en absinthe
Résurgence abbassale d'un livre éteint
Divagation abyssale de sons à étreindre
Elle alourdissait les secondes de rêves inassouvis
Fragments de romance à l'ennui du temps
Un jour, une heure, quelque part ...


dimanche 11 avril 2010

De corps et de feux ...


C' étaient de très grands feux à toutes les faces du monde
Feux de poupre aux armoiries des corps
Feux de poupe aux ardoises des dos
Feux sinueux aux frissons des peaux
Un murmure s'éleva aux parois de cathédrales englouties
De très grands feux de déraison et de passions
Vertèbres déracinées aux vertèbres en relevailles
Vertiges délicats aux souffles en apnée
C'étaient de très grands feux aux souches des corps dénudés
Feux de paille aux sources de rémission
De très grands feux rageurs aux crispations démunies
Le feu ventriloque osa ses hardes au renouveau des Hommes
C'étaient de très grands feux aux ventres des femmes
Dépouilles de filles de joie au désir des marins
Elles vous diront les cascades de brume
Oseront les sentinelles de cristal
Murmureront aux pieds des aèdes en sursis
Filles de joie aux feux maudits des ports
Aurore de velours à vos lèvres closes
Filles du vent aux jambes de biche
Filles de joie au déni des hommes
Feux de folie aux songes souverains
Ici, là-bas, quelque part
Mesures d'athanor aux démissions des lits défaits
C'étaient de très grands feux au repos des guerriers

samedi 27 mars 2010

De momies et d'ailes ...


De momies et d’ailes
Voiles gonflées au chemin d’Osiris

Projet art/terre en phases de lune
En collaboration avec Bruno Groensteen
http://www.mouscron.org/

Et si l’espace d’une semaine…

Et si l’espace d’une semaine un voile se levait aux Mystères égyptiens, il nous serait donné alors de percevoir la rotation de la lune autrement.

Souvenir de la terre que cette part arrachée d’elle-même, page qui s’ouvre au Mythe d’Isis et d’Osiris.
« Le chemin d’Osiris », disaient les anciens est le chemin parcouru par le mort lorsqu’il quitte la terre.
Chemin artistique en apnée, reflet de la lumière solaire …

C’est en terrain de friche (friche 2), où se côtoient vie et mort de la nature, que nous aimerions lever le voile.
Un cercle d’argile symbolisant la terre habitée en son centre par un jeune arbre érigé au ciel.
Autour, un 2ème cercle : 14 momies et 14 pans de tissu aux pieds desquels reposent 28 miroirs.

14 momies…

14 momies, 14 phases entre nouvelle et pleine lune.
14 morceaux errants du cadavre d’Osiris dépecé par Seth, morceaux dispersés aux 4 vents.
14 momies symbolisées par 14 armatures de treillis entremêlées de chanvre trempé dans le plâtre, squelettes métalliques parcourus d’artères végétales figées.

14 momies, 14 morceaux d’Osiris retrouvés par Isis, sa sœur et épouse, transformée en oiseau.

14 ailes …

14 linceuls, 14 phases entre pleine lune et nouvelle lune.

14 linceuls où s’impriment en empreintes la silhouette en cours de réalisation des momies.
14 voiles attachés au bonheur des branches environnantes symbolisant Isis oiseau.

Manque le sexe d’Osiris qu’Isis n’a pu trouver et qu’elle modèle dans le limon.

Au centre de la terre, le jeune arbre entouré de tissu trempé et caressé de terre en mémoire de ce geste.
Sexe érigé qui se nourrit du temps et dont l’ombre mouvante marque le cycle du temps - secondes, minutes, années qui passent - de la vie à la mort et de la mort à la vie.

28 miroirs …

Clin d’œil au ciel que traversent les 28 phases de la lune.

Aux pieds des momies et des linceuls, 28 miroirs, jeu artistique, reflets d’environnement et de passages.


En fin de semaine, la scène s’effacera au regard des hommes, laissant seul le jeune arbre comme souvenir de ce mythe.
Parions à croire que vous ne regarderez plus jamais le cheminement de la lune de la même façon, comme si Horus né de l’union d’Isis et d’Osiris vous avait offert son 3ème œil, celui–là même qui permet de voir le jour et la nuit.

Les facéties du temps, durant cette semaine nous seront alliées.

Le soleil - Râ – comme l’œil protecteur du père d’Isis et Osiris.
La pluie comme les crues du Nil qui emportent le coffre où repose le cadavre d’Osiris, crue du renouveau et de nouvelles récoltes aussi.
Le vent - Seth - que le conseil des Dieux condamna à pousser inlassablement la barque d’Osiris.

Que monte le chant d’une nuit d’été …

Que la traversée vous soit d’Art entre la Terre et le reflet lunaire de ces Mystères anciens.

dimanche 14 mars 2010

Réminiscence ...

Réminiscence , huile sur toile 1mx1m

" C' était il y a des lunes et nous avions eu chaud .
Il me souvient des femmes qui fuyaient avec des cages d' oiseaux verts;
des infirmes qui raillaient;
et des paisibles culbutés au plus grand lac de ce pays ... ;
du prophète qui courrait derrière les palissades ...
Et tout un soir, autour des feux; on fit ranger les plus habiles de ceux-là qui
sur la flûte et le triangle savent tenir un chant.
Et les bûchers croulaient chargés de fruit humain.
Et les rois couchaient nus dans l' odeur de la mort.
Et quand l' ardeur eut délaissé les cendres fraternelles,
nous avons recueilli les os blancs que voilà,
baignant dans le vin pur "


Saint - John Perse




vendredi 5 mars 2010

Une écume d'amertume s' inversera au cours du temps ...




Et j' ai vu au crépuscule de la cité engloutie s'élever des choeurs d' esclaves ...
Fil à plomb plombé d'usures et d'écorchures ...
Corps délabré au parvis de vos temples de pacotille ...
Il s'élève l' homme libre et ose ce chant silencieux à l'arrogance des mortels assoupis ...
Entends - tu du lointain de tes songes rire cette bouche édentée ?
Ton corps tressaille à cette présence invisible ...
Tes nuits brossent un pays inconnu ...
L'homme veille ...
Il a l'éternité des corps mutilés ...
Il aspire un souffle vierge aux échancrures d' un plastron maculé ...
Bientôt un cri inédit enchantera les neiges d'antan ...
Une écume d'amertume inversera le cours du temps ...








jeudi 18 février 2010

Il égrenait les mélodies du temps ....


Il égrenait les mélodies du temps ...
Arpenteur désuet aux parois des cathédrales ...
La nuit tombe au coeur des cités ...
Chant silencieux aux faîtes des clochers ...
Et à y tendre l' oreille,
il me semble que les statues se réinventent de nouveaux chants ...
Choeur mélancolique en hommage des saltimbanques condamnés ...
Les moines d'antan osaient aux crépuscules naissants des odes d'anarchie et de liberté ...
Eux seuls me restent en mémoire ...
Palabres dérisoires aux livres de traverse ...
Chante, chante, chante ...
Audaces mélodiques à la ferveur des partitions ...

vendredi 5 février 2010

Il lui fallait du temps, du temps - des millénaires ...

" Un étrange sourire mourant sur ses lèvres
il poussa l'alambic aux vapeurs apaisées.
Il savait maintenant ce qui manquait encore
pour qu'y naisse l'objet sublime.

Il lui fallait du temps, du temps - des millénaires
pour lui et la cornue qui bouillonnait;
dans le cerveau des astres
et dans la conscience à tout le moins la mer.

La chose inouïe qu'il avait désirée,
il la lâcha cette nuit-là.
Elle revint à Dieu et à son antique mesure.

Mais lui, balbutiant comme un ivrogne,
penché sur la case secrète, il convoitait
la parcelle d'or qui lui revenait."

L'alchimiste, Rainer Maria Rilke

samedi 23 janvier 2010

Pas à pas ...

Tableau en cours

Pas à pas en exploration onirique ...
Les mots se teignent et se déteignent ...
Du présent au passé fictif ...
J'épouse les méandres offerts en symbiose d'offrande ...
Je ne connais d'avance les destinations ...
J'écoute les univers qui se matérialisent à mes yeux et sous mes doigts ...
J'ose cette aventure de l' imprévu et de l'éternelle remise en question ...
Je vous en livre ici quelques traces ...
Pas à pas, je vous ouvre les portes de l' atelier ...
Et si l'image est un peu floue, c' est parce que nous sommes en hiver et que la lumière se donne avec parcimonie ...
Les saisons aussi sont de respectables initiatrices ...



dimanche 10 janvier 2010

De ci et de là ...


Qui a osé se mirer en abysses ?
Reflets sans tain au miroir des ans ...
Juste une halte ...
Ici, ailleurs, au minuit des mondes à l'embrasure des imaginaires de parade ...
Pâmoison aux mâchoires à ressusciter ...
A l'ombre des mémoires d' un piano à queue ...
Dents serrées ...
Mains blêmes ...
Doigts plombés ...
Mélodie improbable à se rire des futurs ...
Colère triste à l'affût de notes itinérantes ...
Tympans de voiles tendues à l'assaut d' écumes jazzyes ...
Notes virevoltes aux marées de prusse ...
Gerbes lavandières aux bras des courtisanes d'une nuit ...
Chant salvateur au ventre des amants en miroir d'une nuit sans lune ...