dimanche 14 avril 2013

jeudi 11 avril 2013

Anecdotes - Geste - La houe

Le voici , le voilà le quatrième triptyque ...
12 poèmes de Henri - Louis Pallen, 12 tableaux de moi ...
et de superbes rencontres
...
Merci pour ces chaleureux échanges qui se tissent entre nous, Henri-Louis et Brigitte ...
Merci pour cette correspondance d' âme ...

Anecdotes


Mon père parlait aux grives, aux merles, aux moineaux
et il avait une main droite qui savait tout faire,
des objets petits ou grands, avec ingéniosité.
Bricoler, comme susciter le chant d’une guitare.

Ma mère aimait le café bien frais, c’est-à-dire chaud
qu’elle sucrait rarement, avec du miel de lavande,
ses yeux s’émerveillaient devant les roses du jardin.
Elle avait des robes élégantes, elle était coquette.

Mon père avait ceci d’extrêmement particulier
qu’il était toujours à s’inquiéter du bonheur des autres,
le partage avec nous de son espace le comblait.
Il ne connaissait pas l’afféterie ni le trucage.

A ce point touchée au cœur que les larmes lui venaient,
maman se régalait de bon pain comme de poèmes,
avait toujours conscience de l’essentiel : être ensemble.
Elle voyait le jour, ça suffisait à son bonheur.

Mouchoir en poche, embaumé d’essences de Cologne
il transformait en rosée matinale ses sueurs
endurant dans le silence des souffrances tenaces.
Sa mousse à raser avait un pouvoir d’enchantement.

Ils partaient une fois l’an, rituellement soignés,
à pied, bras dessus bras dessous, jusqu’à la Saint-Cézaire,
mettant un point d’honneur à ne pas prendre la voiture.
Ils n’étaient que douceur, respect de l’autre et dilection.

Assise à la terrasse du café, leur bienveillance
souriait aux passants et aux manèges de l’instant,
pendant que je remportais des tours ils me faisaient signe.
Sourires échangés représentant plus que de l’or.


Geste



            Petitement laissée contre un mur, à la verticale
               la valise contient des souvenirs non disparus,
               objets dont nous ne savions en ce temps-là l’importance
               tant il était normal de les partager chaque jour.

               Ils apportent, en outils solidaires de leur manche,
               de nombreuses scènes d’une vie exempte d’écueils,
               mosaïque d’atmosphères et maillons de la chaîne
               qui pour être rompue n’est pas moins solide aujourd’hui.

               Le quotidien alors à travers nos yeux semblait simple,
               fécondant notre absence d’égards pour le temps futur,
               tellement la joie à vivre les instants était grande
               et comblait notre quête de sens, déjà commencée.

               Au centre de ces situations, les artisans maîtres
               qui ont façonné la part première de notre vie,
               traversent et irradient de leur naturel l’espace
               à une fin de douceur accrue, qui nous embellit.

               S’éventeraient les souvenirs à la moindre imprudence,
               d’où l’exigence de résister à la tentation :
               c’est bien calfeutrées que pareilles choses se conservent,
               l’ouverture entamerait leur dérive vers l’oubli.



               La houe





               Première et unique fois où je laisserai l’outil
               soulevé si souvent par la main rescapée du Père,
               planté en force alors puis tiré, poussé en souffrant.

               Debout en équilibre, pièce plate sur la terre,
               il recueille et concentre la part de mes émotions
               retenue, si délicate soit-elle à décliner.

               Il me fait face avec simplicité, hors du dicible,
               au travers de tout ce qu’il remue invisiblement
               dans sa vigueur non disparue, dispos en permanence.

               N’a-t-il pas eu sa vie d’objet bel et bien animé
               pour ouvrir ou fermer des sillons, serveur inlassable
               au service du jardinier en-deçà des soupirs ?
                           
               Parmi mes outils neufs il tranche, il assoit son charme
               sur le contraste avec le criard, ou le tape-à-l’œil,
               l’absence de rouille, de coups, qui ternît leur brillance.

               Il exerça leurs métiers pour l’homme dont il a su
               maintes années durant prolonger le membre valide.
               En silence il sait être tous les autres à la fois.

               Qu’il me trouble de pouvoir à mon gré l’utiliser.
               Parfois, m’en sentir comme le prolongement moi-même
               me rend l’enfance, où je tenais fort la main aimée.                    
                                
               Je pourrais presque penser que c’est lui qui me possède
               dans le mutisme de ses contours et sa densité,
               à l’obscure faveur de mes innombrables fatigues.


               
               Vous pouvez retrouver les textes et poèmes d'Henri-Louis Pallen sur
http://www.lierreentravail.com/ et
https://www.facebook.com/pallen.henrilouis

               et mon cheminement sur
https://www.facebook.com/michele.lenoir1?ref=tn_tnmn



 
               




                 






vendredi 5 avril 2013

lundi 1 avril 2013

Noli me tangere



Angelico_Fra_Resurrection_of_Christ_and_Women_at_the_Tomb

" Si nous cherchons la sphère du Ressuscité , est-ce à l'extérieur , dans la jubilation de l'environnement terrestre ou à l'intérieur , dans la jubilation de vie de l'homme , que nous la trouvons ? Nous découvrons que l'âme de l'évènement pascal embrasse et réunit le monde extérieur et le monde intérieur, le macrocosme et le microcosme "
Les trois années du Christ Jésus, Emile Bock, éditions Iona


Il n'est pas si évident pour moi d'atteindre cette " jubilation intérieure ", bien au contraire, ai-je envie de dire ...
Ce chemin en rencontre du Mystère Pascal s'opère petit à petit, par méditations et interrogations, en laissant couler en moi ce qui se lève des Mystères occultes, peu à peu , comme cette image de " Noli me tangere " , en respect et patience ...