mercredi 28 mars 2012

Il est des apocalypses déchues ...


Il est des apocalypses déchues aux livres occultés ...
Le voile brutalement se déchire, agonisant de censures induites

Et je brise le carcan des certitudes

J’offre au stylet impatient un règne de semences avortées
Les prêtresses, les mains chargées de gerbes bravent les eaux

Elles osent un monde nouveau aux ruines des cités englouties ...

Au feu des abysses se décline l’insolence des outragés

De hautes pensées au vent occupent encore mon silence

Et vous croyez que je suis muette ?

L’océan anesthésie mes œuvres et distille le serment des algues

La mémoire des gisants y grave des relents d’amertume

Et j’évapore aux vies disséminées des teintes d’incarnat

Vitrail aquatique aux enceintes prodigues

C’est aux relents d’iode aujourd’hui que j’aspire

D’écume arrachée au poitrail des baleines

D’indigo inspiré aux parois de corail

De noirceur oubliée aux ventres de pieuvres

De semences régurgitées aux gorges de seiches

Et j’arracherai au naufragé le fémur du repos

Taillerai en son sein le stylet des abysses

Je t’écrirai, Mon Amour les paroles interdites

Nourrirai de mon sang le sceau des promesses

Traduite sans recours au procès des oubliés

samedi 24 mars 2012

Elles sont venues ...


Le nacre des pauvres s'est offert cette nuit un silence de noces
Parfum d'amandes aux embruns lunaires
Elles sont venues les prêtresses aux cheveux dénoués
Lisser d'une vague caresse les tourments disséqués
Et c'est paix en mon âme aux parfums d'églantiers
...
Le sacre des pauvres s'est offert cette nuit une licence de roses
Flagrances d'émeraude aux desseins lapidaires
Elles vont nues, les maîtresses aux yeux enjoués
Briser d'une vague averse les crémants renversés
Et c'est verbe en mon âme aux senteurs des pruniers
...
Le fiacre des pauvres s'est offert cette nuit une audience de prose
Fréquences lapidées aux engeances gémellaires
Elles vont drues, les promesses aux serments oubliés
Glisser d'une vague excuse les fragments dévoués
Et c'est fête en mon âme aux flagrances des rosiers
...




vendredi 23 mars 2012

Il m'a dit ...



Il m'a dit " Tu as droit à ce bruit de la mer qui se défend des baies marécageuses "
J'ai dégrafé l'oeillère des pochettes ennoblies
L'air marin se complait aux poitrines qui se soulèvent
Pans de cathédrale antique en épave de cité
Les anges ce soir ont goudronné leurs ailes aux algues enlisées
Anges de suie à une humanité malade
Et vous voudriez que je dorme tranquille
Il est aux souffrances du monde des soupirs inépuisables
Les plus grandes misères sont celles dont on ne parle pas
Et vous voudriez que je me taise
Que je taise ces enfants qui meurent de faim et sous les bombes
Motus et bouche cousue
No comment
Et je reprends la voile d'un Kaïkan meurtri
Les plus grandes fragilités sont celles qui me sont couronnées
Douleurs sourdes au seuil des passagers clandestins
Tour de babel qui trouve sa pentecôte
Tour de pise aux illusions de circonstance
La vertu des bien-pensants a un goût d'amertume
Je revendique la bâtardise des errances de lumière
Eclat de rire aux pétales des lys embaumés
Et j'irai droit encore aux détours des marées
Ici, là et ici aux dépends des bienseillances
Rire et sourire aux visages défaits
Ecrire une rencontre aux dos courbés
Panser une blessure aux vieillesses imposées
Briguer une audience aux procès imaginés
Couvrir d'une couvrante les corps dépossédés
Ose enfin un sourire aux bouches édentées
Et tendre une main aux manchots accidentés
Offrir enfin un bouquet aux poètes des rues et aux enfants innocents
J'irai encore jusqu'à bout de forces
Tel est mon chemin
Tel est mon désespoir et ma poudre de perlimpinpin à la fois
...



samedi 17 mars 2012

Il est des odeurs tenaces qui ne demandent qu'à renaître ...


Entre ombre et lumière, je creuse ma route ...
La nuit dialogue aisément avec les vaisseaux ...
La lumière ose déranger les caveaux et je suis en pleine métamorphose ...
Jusqu'à l'heure, la solitude m'était dérangeante ...
Je m'aventure à présent à la côtoyer en alliée et en suis la première surprise ...
...
Je continue mon exploration d'algues, ceux qui me connaissent savent combien ces explorations peuvent me tenir à coeur et m'accompagner ...
M'en sont témoins les seiches et fougères ...
...
Me voilà donc à " empreinter " aux algues leurs formes et dynamisme ...
Et surprenante, enivrante, l'odeur de l'océan me submerge ...
Il suffisait juste d'un peu d'eau pour réveiller le souvenir des embruns ...
Et l'algue est là, elle impose ses paysages ...

D'empreintes en empreintes, je découvre des univers insoupçonnés ...
Les panneaux s'habitent de légendes et d'aventures de marins ...
Noir et blanc tranchent ...
L'algue et le sable en savent quelque chose ...
...
A mes côtés, flottent les voiles de papier ...
Ils me seront compagnons de voyage ...
...
La solitude aime à se glisser dans l'imaginaire des vaisseaux ...
...