dimanche 20 mars 2011

La rose s'est diluée ... ...


La rose s'est diluée aux béances de mémoire
Me diras-tu, Ami, la saveur des pétales et l'aube des épines adoucies ?
J'entrerai en coeur de ces nids minimalistes
Y graverai des bribes de mots désenchantés en enchantement de miroirs végétaux
Je glisserai doucement aux parois des nacres usés et arpenterai en méandres invisibles la sève endormie
Entends - tu à l'envers de ce repos virtuel palpiter les ports de délivrance et soupirer les lagunes écarlates
J'attends en cet antre fragile la promesse d'un retour heureux
Je songe en apnée à cette voix qui tarde
Ecart de langage aux muétudes imposées
J'ouvrirai mon corps au jour qui se lève et inscrirai en lettres parcheminées
l'abîme des mots retenus
Cheveux débridés à tes doigts ambrés
Blancheur des déserts au salant des océans
Rides éphémères aux lits de mousse improvisés
Palais de soie aux peaux délivrées
Aux béances de mémoire sommeillent des naissances omises
J'enfanterai en ton corps des livres inédits
Dessinerai à la pointe de tes seins des horizons miniature
Nous défendrons de nos sourires les frontières de papel
Et gémirons de concert aux sources libérées
Aux béances de grimoire gisent des élixirs de vie
Athanors de braises aux clepsydres brisés d'un temps figé, imposé, exigé ...
Je soufflerai sur l'immobilité apprivoisée
J'ai expiré l'attente, vierge et fragilisée
Les voiles sont de bonne augure
Aux béances d'attente vaincue sommeille une terre assoupie en attente du retour de transhumance ...
Chant d'offrande au laboureur heureux ...




dimanche 6 mars 2011

Entends - tu ...




Entends-tu au creux des coquillages ce souvenir'océan
Je m'y suis épuisée ce matin et y ai enfanté l'onde salée des amants secrets
Naissance nacrée à l'aisance des nasses de cartilage
Berceau translucide aux parois d'une vie sous-marine, utérine
Soubresaut d'un indicible destin
La rencontre était inévitable
Maintes fois, nous avons voulu en éloigner l'évidence
Les ondes propulsaient insatiables nos âmes en corps à corps ardents
Résistances vaincues à la volupté de l'instant
Je posais alors les armes et m'offrais nue, pudique et délivrée
Tu engageais doucement cette transhumance des chemins conquis
Doucement, sans heurt ni brutalité
Epousailles invraisemblables des sables d'éternité et d'écume amadouée
Les chants de soleil et de lune dissolvaient en clapotis émus nos arpège - peaux
Frissons étoilés au détour d'une caresse ondulante
Entre deux eaux
Là où les marées de dunes rejoignent les marées salées
En cette éternité qui éclate en mille particules d'or le temps et l'espace
Je quittais alors mon corps et entamais ce chant des entrailles
Oser franchir les affolements et élever mon âme aux confins de l'évanouissement
Explosion utérine en expansion d'infinités
Ici, là bas, ailleurs
Je perdais la notion du corps en distils étonnés
Oser ces contrées en offrande gratuite
J' ouvrais mon corps à tes doigts migrateurs
Caresses en exploration à éclore mon chant
J'aventurais mon rire à ton souffle étonné
Battements de concert en ce corps à corps
Epousailles secrètes aux parois de caverne minérales
J'ai nacré, Mon Amour, les draps du vaisseau
En attente de toi, en attente de nous
Le temps des retrouvailles est proche
J'ai aux tempes un goût salé de promesses délicates
L'eau retenue en clepsydre éventré peint à s'y perdre, le lit de nos aubes nouvelles
Nuances subtiles d'ocre et d'ivoire
Au détour de nos chemins de hasard
En lézardes assumées de nos chemins de traverse
J'égraine les poussières de temps
Au seuil des patiences de sablier
J'effeuille le sel des clepsydres
Aux berges des impatiences envoutées
Demain, tu me diras ces contrées à perte de vue
Demain, je te lirai aux faîtes des ondes cristallines
Nous tournerons doucement les pages de cet éclat de vie
Je m'endormirai ce soir en marge d'une page vierge
Je plongerai en réveil aux grandes voiles des hommes libres
Nous esquisserons en corps à corps une anecdote sacrée
Nous nous emballerons de ces graphies invisibles
Et blottirons notre intimité au sein de cornets de passage
...

Entends-tu, au creux des coquillages ...

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Trialogue ...