samedi 23 juin 2012

Il est au Cabinet des Curiosités ...




Jadis, s’ouvrait aux entrailles cramoisies
Un antre de Dieux déchus
Cerneaux de failles aux seins dévoilés des vierges
Pas effrayés aux traverses évanouies
Je repends la Mer
Océan d’encre au détour des destins
Et il est au ciel une carte improvisée
Planisphère mouillé aux vertus réservées
Et les feuilles rouillent aux algues alanguies
Sermons dissimulés au vélin des seiches
L’odeur est acre en ces tisons noyés
Ivresse de vitraux aquatiques aux tréfonds des abysses
Le sel se joue des lys tailladés
Il ouvre à cru l’entre-deux des passages interdits
Et c’est là que je m’engouffre
Il est aux paysages envoûtés des portes grandes-ouvertes
Je pensais parcourir le monde
Il est en mon sein de grands vents dissipés
J’ouvre de l’intérieur le grimoire des cellules muettes
Je descelle d’une chiquenaude l’empire des athanors vermoulus
L’os des mendiants a un goût de pêche
Comme au solstice des timbres miniatures
L’immensité du monde offerte
Entends-tu résonner au loin le rugissement des fauves
L’Océan abrite en son corps une jungle défaite
Et je passe doucement le seuil des égarés
Je viens de mon enfance et de ces solitudes apprivoisées
J’irai désormais au centre des vestiges dissimulés
Il est aux silences déchus des couronnes de Souverain
Qu’un coup de reins, ma foi, ne saurait destituer
Aux Dieux de l’abîme, le sursaut serait prompt
Equinoxes oisives au croisement des chemins
Et au-delà encore sont les poudres de squelettes broyés
Mines occultes de passés réformés
De grands itinéraires avalés aux gueules des lions
Hampes rougeoyantes au plaisir des jardins
La grille s’émeut au minimalisme des Mers
Floraison aléatoire aux statuaires ensevelis
Il est aux mémoires de pierres des foisonnements éblouissants
Et je ne sais s’ils sont de beauté ou de laideur
Peu m’importe d’ailleurs
Le laid n’a de prix que dans l’œil des voyeurs
Les visionnaires, eux, connaissent la saveur des trésors ensevelis
Et je lève la torche en cette sous-marine épopée
Les chevaux s’impatientent aux paddocks des ancêtres
Passe cet homme aimé, la rose à la boutonnière
«  Vive le vent, vive le vent d’hiver » …
Clin d’œil furtif au grand ventre de coke
Le coke en ce temps – là avait la noirceur des mines
Poudre calcinée aux pages vierges des romans
Et c’est un songe en mer comme jamais encore il n’en fût
L’encre dissimule les bustes d’émeraude
Courbes audacieuses aux urnes stériles
Je lance aux flots l’amertume des regrets
Poussière d’or au Miroir céleste
J’arpente désormais les artères de mon corps
Flux et reflux elliptique d’un univers inversé
Cabinet curieux à se dire et se dédire
Etonnement incessant aux verticalités insoumises
Marbre opacifié aux failles apprivoisées
Il est aux Chants de Mer des Audaces océanes
Et c’est frémissement en mon âme que ces apnées dissimulées
Lenteur apprivoisée aux immobilités imposées