mercredi 21 septembre 2011

Quand le livre aquatique psalmodie la pierre ...





Quand le livre aquatique psalmodie la pierre, il est des rencontres inédites ...
La pierre se souvient des lavandières, de leurs gorges accueillantes et de leurs babils enjoués ...
De leurs jupons mouillés et de leurs cuisses dénudées ...
A 20.000 lieues sous les mers, l'organiste recueille respectueusement ces bribes d'antan ...
Le minimalisme d'une rivière figée retranscrit fidèlement les mots déposés ...
C'est au jour le jour que j'en accueille le verbe d'éclats et de reflets poétiques ...
Pour les lire, le silence est de mise ...
Un coquillage d'enfant m'en inverse voyelles et consonnes ...
Je ne pourrai jamais vous rendre ces mots confiés à l'eau et à la mémoire des fougères ...
L'invitation est à l'imaginaire d'une aube virginale et de confidences de femmes aux mains rougies ...

...



mardi 20 septembre 2011

C'est au petit matin ...


C’est au petit matin que tous les personnages abandonnent leur livre natal pour errer n’importe où dans les rues de la ville ironique, parmi les gens qui sont de chair et de sueur.

On peut les reconnaître à leur regard tremblant, à leurs mains tâchées d’encre, à leur profil qui porte comme un reste de verbe ;

Ils ne sont pas heureux de leur soudaine liberté.

Osent-ils vivre en bonne intelligence avec leur faux destin de héros manuscrits ?

Vers le soir, ils reviennent, penauds mais délicats dans leur foyer : ces pages entre la prose et le poème, où leur détresse est à l’abri.

Sa colère passée, l’auteur, sceptique et généreux, les reprend dans son livre.

Alain Bosquet



lundi 19 septembre 2011

Quand la lumière se met à danser ...





Quand la lumière se met à danser à l'aube des silences du quotidien
S'anime à l'âme vigilante un univers insoupçonné
La proue orpheline rêve d' horizons océaniques
Le saule tortueux agite ses bras amaigris et improvise des épousailles d'éol
J'ouvre alors les portes à l'imaginaire et rejoins ma patrie d'algues et d'écume
Je ne suis plus là parce que je suis ailleurs
En ces infinis d'ombre et de clarté
Me laisse caresser par des mains diaphanes
Enivrer par des embruns salins
Et j'ose, en noces indicibles
Le passage du seuil vers cet au-delà que seuls côtoient les âmes ébranlées
Une aile de séraphin en guise d'étole
Un soupçon d'ambre en guise de parfum
Vers la musique des sphères que seules perçoivent les âmes fatiguées
Je m'offre alors à ces danses nuptiales et endors mes tourments aux bras du Passeur
...





dimanche 18 septembre 2011

Topi ...


Il y a l'empreinte qu'a tracée la pluie sur les papiers d'ombre et de lumière et les photos et vidéos sur ces thèmes ...

Il y a le dernier tableau à l'huile qui se demande s'il va rester tel quel ou évoluer autrement ...

Il y a le tableau rouge qui termine sa saison en accueil de l'intervention du temps qui passe ...
Le bleu arrive bientôt ...

Il y a ci et là des squelettes de plantes qui attendent de me délivrer leurs secrets ... Le secret du végétal ...

Il y a la fougère qui me dit cette métamorphose ...

Il y a les vêtements et bustes du temps qui passe ...

Il y a les empreintes de fougères qui resteront telles quelles ou entreront en tableaux de brou de noix et d'acajoutine ...

Il y a le livre aquatique qui continue sa métamorphose ...

Et il y a les nouvelles au sein de la cathédrale qui s'écrivent peu à peu, le projet de tableaux au Cap Gris Nez en interaction avec l'Océan ... et ... et ...

Bon, il faut que je trouve un fil rouge dans tout cela ;-))

Qu'est ce qui motive ces recherches ?

Car il s'agit bien de recherches, d'expérimentations ...

De complicité avec l'aléatoire du temps qui passe, avec la surprise de l'inattendu ...

" Et le cours du temps continue sa voie en sous-apparence ... "






samedi 17 septembre 2011

Improvisation picturale ...


C ' est toujours laborieux d'entrer en peinture après un temps d'absence ...
Comme un rituel, je tourne autour de la toile depuis une heure , prépare pinceaux et peinture , me connecte au vent et à la lumière ambiante, frémissante et intimidée comme pour un rendez-vous galant ...


Pas à pas, corps à corps lent et surprenant ...
Le tableau se donne à lire doucement ...

*

" Le couchant dardait ses rayons suprêmes
Et le vent berçait les nénuphars blêmes ;
Les grands nénuphars entre les roseaux
Tristement luisaient sur les calmes eaux.
Moi j'errais tout seul, promenant ma plaie
Au long de l'étang, parmi la saulaie
Où la brume vague évoquait un grand
Fantôme laiteux se désespérant
Et pleurant avec la voix des sarcelles
Qui se rappelaient en battant des ailes
Parmi la saulaie où j'errais tout seul
Promenant ma plaie ; et l'épais linceul
Des ténèbres vint noyer les suprêmes
Rayons du couchant dans ses ondes blêmes
Et les nénuphars, parmi les roseaux,
Les grands nénuphars sur les calmes eaux. "

Paul Verlaine
Poèmes saturniens



lundi 12 septembre 2011

Dans l'intimité d'une souche ...


" Ne dis pas : la clé de sa maison était voix de ses pas
Ne dis pas que sa maison était son écho
Dis : j'ai appris à éclairer mon éternité
Sur les terrasses de son nom
Dis : mon corps s'est dispersé dans son corps "
Adonis

samedi 10 septembre 2011

Le rouge s'est déchiré ...



Y-a-t-il une justesse de l'inexplicable ? Je l'ignore et à dire vrai , cela a-t-il une importance, la poésie est intenable peut-être mais alors comme ces invisibles et visibles qui nous prennent au dépourvu emportant tout sur leur passage ou laissant tout en un illusoire ordre ... car elle se moque bien des modèles et des calculs ... elle est brutale oui dans son impérieuse expression, elle ne laisse de répit - et encore - que lorsqu'elle a pu, maladroitement, en inachevé se déposer un peu ... oh, ce n'est pas la poésie ou la création qui sont maladroites mais bien notre incapacité à la dire dans son ampleur ... dans son minimalisme ... dans sa fraîcheur ou son ennui ... ceci n'étant pas un essai de définition mais plutôt un état d'âme, là, à l'instant ... et si demain ou dans 5 minutes ou dans 5 secondes, je devais écrire le contraire, peu importe car la poésie, la création se moquent bien des cohérences, elles ont cette liberté des paradoxes et des contraires et c'est peut-être là, dans la frange même de ces risques qu'elle commence à palpiter, à se dire authentiquement ... Je dirais que la poésie, la création sont l'Art du risque et des contradictions , l'Art d'aller au coeur même de ses sentiments et d'oser l'ouverture à l'autre, cet autre soit-il nous même, le lecteur ou le rien, l'invisible ...


mercredi 7 septembre 2011

Confidences ...




23082011 21h14 …

Mais qu’est ce que je fais ici ?

J’ai perdu la mémoire des jours passés …

Je me suis égarée dans les dédales d’un livre hypothétique …

Suis-je en train de creuser ma propre tombe, je suis résolue à comprendre ce qui s’est passé et puis non, je migrerai vierge et étonnée vers cette nouvelle demeure …

Ce livre a des allures de forêt de pierre, des airs de vaisseau déchu …

Le soleil s’offusque de cette pluie qui tombe et pourtant les lettres mouillées me sont terre glissante où j’aime à divaguer …

Les vagues n’étant plus les vagues mais bien cette respiration salée des aides de camp épuisés.

Pas d’inspiration ce soir, pourquoi forcer et inventer ? Et si je parlais de la pluie qui tombe ? De ce chant qui m’ensorcelle et m’apprivoise …

J’aimais dans les tranchées d’antan humer cette odeur particulière de la terre humide.

Ce froid mouillé des sépultures improvisées organisait à mon insu cette carte intérieure qui me sert de vaisseaux, une disparition momentanée des galbes des veines aplatissait et agrémentait mes destinations futures, le chœur des errants en symphonie édulcorée ;

C’est ce chœur qui nourrira le tableau de cette nuit, un chœur divisé pour un orchestre hétéroclite


samedi 3 septembre 2011

Voyage intime...




Quand la pluie se fait complice
Je me plais à initier des calligraphies éphémères
...
Quelques jours de gestation dans un tonneau
Une couverture de fougères séchées
Là, à l'extérieur
...
La métamorphose continue
...
Et s'offre le voyage en toute intimité
Lors des retrouvailles
...