samedi 19 janvier 2013

Quand l'enfant se brode des escales d'intime ...


Me direz-vous Sentinelles
L'Amer aux portes d'Antan
L'évasion se déroule à l'envers
Clair obscur aux photographies d'enfance

Il est au quotidien des sources
Des souvenirs d'étoffes
Et l'âme de muter en tisserante
Chevelure vaillante au coeur des éprouvettes

Robe de plâtre aux naufrages de l'âme
Buste de clichés aux maladies inventées

Il est en ces lieux de gel
Des incarnations éphémères
Luxe du poète à se broder un synopsis

La terre se délivre au vierge de l'écran
S' ose une esquisse d'ombre aux silences des voiles
Ci et là, un éclat de couleur
Soupirs encerclés aux factices des bouquets

Ci et là une ébauche de son
Plaintes de pierres blessées aux fissures des caveaux

Et j'irai, enfant libre aux sources momifiées
Et j'irai, enfant rebelle aux pieds des sentinelles givrées
Eclat de rire limpide aux écritoires des marbres figés

Entre moi et moi, une immensité
Vertige de soie aux faîtes des Silencieux

Ci et là, un visage
Il en est que j'ignore
D'autres que j'emprunte
Biographies éphémères au hasard des rencontres

Au détour d'un sentier
Mon image en reflet
Il est au présent de femme
Des rencontres inévitables

L'enfant dans son cadre me sourit
Pas de géante 
Face à face
Emoi à cette main si petite

Décantation oubliée à la géométrie des lieux 

Le ciel s'ouvre au sol et glace les doigts
Sournois, à pas de loup, le Vertige

Tant et tant de morts
Tant et tant de vies révolues
Le cimetière des enfants m'ouvre en nostalgie
Que frissonnent peluches et statuettes aux tombes enneigées

Tant et tant de petites morts

Ailleurs
Mais qu'est l'ailleurs en ces lieux de recueil
Ailleurs, un ventre à pan de terre 
Ouvert, offert
Introspection
J'y devine en pénombre  caveaux et  écritures
Tiroirs murés aux corps délaissés

Il est au coeur des vaisseaux
Des escales d'intime
Et de tisser encore et encore la carte des lichens

Que d'amours recroquevillés en ces lieux
Que de soupirs oubliés aux mirages d'antan

Et montent impassibles les murmures aux bouches édentées
La présence s'habille ici de la subtilité des silences

Et glisse aux narines l'essence des défunts
A oser longuement la proximité de Mort
Se distille lentement cette fragrance à nulle autre pareille
Un rien dérangeante
D'audace particulière

Et je me souviens
Ailleurs
En d'autres temps
L'identité de ce parfum

Et de prendre la petite par la main
Sous les bras
Robe de plâtre
Et mannequin en ébauche

Et d'aller , translucides, au coeur des Sentinelles
Côte à côte
Repentirs dilués aux Oeuvres gravées des stèles

...





2 commentaires:

  1. Merci pour cette beau voyage intérieur
    cette géographie de l'âme

    je t'embrasse sous la neige
    dentelle blanche à la fenêtre

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  2. Que ne suis-je venue
    Sur ce blog depuis longtemps
    Ou je me retrouve si nue
    Face à ces belles oeuvres
    Que j'aime tant.

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