samedi 29 décembre 2012

Je suis revenue ici ...


Je suis revenue ici …
En ce pont grisant qui transperce les flots
L’errance m’a menée loin
 A des lieues et des lieues de vos rivages
Et ce sont voiles colorés qui m’ont guidée de nuit
J’ignorais alors leur invisible dessein
Et c’est tristesse en mon âme
Comme de jeter au loin les habits de parade
Je me tiens nue en ces eaux troublées
Les ans ont agi de concert, imperceptiblement, sûrement
Bas les masques, que s’éveille un vent de tempête
Celui-là même qui me donne chair et ravive mon esprit
Que dansent les voiles aux cordages dépareillés
Le cap sera d’instinct et les routes d’écume
La mélancolie cette nuit me donne envie d’envol
J’ouvrirai mes ailes aux mâts de misère
M’inventerai des rivages incertains
Bas les masques, que se lève un vent de franchise
Je me poserai en ce pont et laisserai couler les larmes
Une mèche rebelle aux coiffures figées
Que ferai-je, femme vieillie aux parois du destin
Que viennent à moi les miroirs de Vrai
Que s’osent les reflets d’or et de gris
Que se répudie le songe s’il n'est de chair
Il est temps de réveiller les mues
Que se lève le vent aux frissons d’un temps neuf
Les voiles se sont hissés, de Magenta, de Carmin, de Vermillon et d’Orange
Songes encore d’un passé d’au-delà
Le Terre de Sienne brûlée a retourné le passé en présent
Que soufflent des Vents nouveaux aux promesses à construire
Le Jaune s’est insinué, assassin, opaque, castrateur
Je me suis réveillée d’une mort préméditée
Ai osé la révolte et effacer les oracles
Que se lève un Vent de Liberté,
Que gronde l’Océan aux coffres ouverts
Je préfère à la promesse d’un soleil aveuglant la sueur d’une terre d’Ocre
Que se voile cet astre trop tôt né
Je tourne la face et en saisirai ce qui me sied
Je n’ai qu’à faire de vos éclats et vos modèles assis
La femme vieillissant ouvre la cape et agite ses ailes
L’oiseau est d’envergure, le vol assuré
Le doré du ciel se souvient des Mystères
Renaissent des Temples secrets les promesses avortées
Le miroir n’a de tain, il reflète l’intérieur
Que se lève le Vent des Humbles
Il parle aux oiseaux et s’invite à nos tables
Et c’est Vent d’allégresse au Devenir des Hommes
La Solitude ce soir me sera pierre à rouler
Je retournerai la tristesse de l’intérieur et entonnerai un chant de grâce
Que gronde Eol aux cœurs des soupirants
Je tendrai l’oreille aux frémissements des marées
Il est en l’Océan des Vaisseaux solitaires
Que danse ce Vent nouveau aux jupes de toile
Que se gonflent les dentelles des voiles mouillées
Il est aux Vaisseaux solitaires des Amants audacieux
Et j’irai silencieuse à vos tables oubliées
Il est des gestes fous aux repas des Noces désertés
J’oserai un Vin nouveau au granit des sureaux
Que fermente la sève aux tonneaux des noyés
L’Océan entonne un chant d’outre-tombe
Et c’est chant oublié aux épaves endormies
La femme d’âge s’aventure en ces lieux
Elle soulève les vagues et renverse les linceuls
Il est aux Vents des Morts des sons à inventer
Que se lèvent les voiles à l’apocalypse des Justes
Et c’est astre renversé aux sourires édentés
Et c’est cohorte d’Hommes et de Femmes aux cérémonies improvisées
La Femme cette nuit retrouve ses mots
Il est au recueil des nuits des renaissances inattendues
Et j’irai seule encore aux faîtes des écumes salées
Brandissant le lys aux fragrances des algues
Je me draperai d’or et de corail
Amante encore d’une promesse à venir

4 commentaires:

  1. Il est né quelque part ce roi couronné d'or et puis d'épine, il est né et puis il a foulé le sable, la poussière, les pierres, les épines et puis il a bu l'eau, il a tendu la main, le pain et le vin, il a aimé la femme, cette guerrière "amante d'une promesse a venir" ... merci d'être là ... ton retour en ces rives est une offrande...
    Beau Noël

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  2. Heureuse de te retrouver en ces lieux, Maria ... Oui, il est né quelque part et les voiles colorés dont je parle me sont méditations pour les 12 Nuits Saintes ... Comme une douce méditation, comme une étonnante ( détonnante ) révélation ... Il est bon de se retrouver sur ce pont ... En boucle ce soir
    http://youtu.be/_hUEKapz9cE
    Belle nuit à toi, Ma Maria ...

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  3. l'audace comme
    a tempête
    perce les flots
    sauvage
    s'étale épuisée
    sur la peau nue
    rivage

    Meilleurs voeux

    (blog magnifique découvert à partir de Maria...)

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  4. Mon Dieu ! Te voilà revenue, je te croyais perdue et cela était une blessure. Que de temps (bon) je vais passer à lire tout ce que tu as écrit depuis que j'ai perdu la connexion avec les blogs.Si tu pouvais me donner des nouvelles ...

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