samedi 18 juin 2011

Trêve nocturne ...


« C’étaient de très grands vents sur toutes faces de ce monde.

De très grands vents en liesse par le monde, qui n’avaient d’ère ni de gîte

Qui n’avaient garde ni mesure, et nous laissaient, hommes de paille.

En l’an de paille sur leur erre … Ah ! oui, de très grands vents sur toutes faces de vivants !

Flairant la pourpre, le cilice, flairant l’ivoire et le tesson, flairant le monde entier des choses…. »

Saint-John Perse

Ce sont de très grands vents au faîte du vaisseau.

Et là, au lit de l’étang, sommeille le rouge …

J’entends la pluie et je me demande quel effet elle aura sur le tableau ?

Le rouge primordial s’est habillé d’une nuance rouge, huile d’olive, yaourt, acajoutine, semences de fleurs et peinture à l’huile …

J’espère une métamorphose, j’aime ces peintures alchimiques qui se déclinent au fil du temps …

Ce sont de très grands vents et pluies qui enhardissent ma vie …

Echos virulents de cette volonté à vivre

Les tableaux ne dorment pas la nuit

Ils ont l’envergure des grands vaisseaux

Et alors que vous les croyez sagement rangés, ils farandolent et laissent au vent leurs parfums insondables

Humez donc le vent, il est messager de création et des mots

Amant exigeant, il délie les corsages et affole les jupons

Glissant ci et là des éclats de palettes et de poésie

Le chagrin du temps rit aux pluies de tempête

J’ai emprunté ce jour la vague haute et affolée

Je suis entrée en nuit, une écharpe de vent au cou

Les anges se paraient là, au loin, d’étoiles discrètes

Solitude choisie à l’immensité des eaux primordiales

L’instant !

Tableau rouge souriant à la trêve nocturne

2 commentaires:

  1. j'espère que ces grands vents vont te porter très loin. Je t'envie car en ce moment je me sens encalminée ...

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  2. " Je suis entrée en nuit, une écharpe de vent au cou
    Les anges se paraient là, au loin, d’étoiles discrètes
    Solitude choisie à l’immensité des eaux primordiales
    L’instant ! "

    Nous partageons avec toi ces instants d'une lumière profondément nervalienne... nous nous rapprochons vers après vers de "la grotte où nage la sirène"... J'aime quand Saint-John Perse t'inspire ainsi...

    Amitiés, Kaïkan...

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