dimanche 6 février 2011

A toi, Mon Bel Ami, complice des nuits de nomadisme ...


C’étaient de très grands vents sur toutes faces du monde

De très grands vents à enhardir les timides et débrider les chevaux enchaînés

A l’immensité des océans se donnaient rendez vous les étoiles du désert

Et c’étaient noces de cristal aux faîtes du vaisseau

Noces tendues du feu de milles désirs

Le vent la nuit affole les chevelures et endiable les étoffes

Il tourmente les raisons et falsifie les donnes

Mugissements éthériques aux parois endormies des peaux

Et là, doucement se réveillaient les amants discontinus

Ils n’avaient cure des fioritures et osaient la multitude

Mirages incarnés dans leurs plus folles nuits

Le vent, la nuit délivre les pages vierges

Le verbe se distille en encre sympathique

A le lire, les anges se gaussaient

Rire fou des ailes aux voiles gonflées d’attente

Ivresse des amants à l’envers du décor

Absinthe inversé des mâts de misère

Sur le pont rougeoient les lustres

Parchemins carmin aux élévations des cils

En amont sinuent les algues

Fleurs solitaires au berceau de dunes assoupies

L'océan cette nuit a rendez vous avec les éternités de sable

Aux faîtes de soupirs de grandes orgues se délient les voiles

Voiles envolées aux bras de vents de folie

La folie n’a cure de la raison

Elle signe et rebondit aux archers en cavale

Démesure assumée de symphonies chérubines

L'écho est chant de joie aux mugissements enhardis des vagues ...

Aux plis des parures qui doucement se dénouent

S’interrogent les cœurs qui pudiquement s’ébrouent

Dénombres-tu les milles parfums de soie

Myriades d'irisations aux facettes d'oser être?

La brise est débandade heureuse à la vigueur du vent

Elle bondit et rebondit aux écumes des salins

Le papillon de mer se distille en frissons de désir

Il s'habille du Verbe et réinvente la langue

La mélopée des lointains rappelle au logis la bergère

Pour oser les fonds marins, il faut l'audace des fous

Libération nôtre
En uniques orfèvres

Oser, oser à nouveau


La découverte des joyaux déconcerte les repères
Elle dénoue les liens et réinvente l'histoire

Les fous démembrent le jardin

Ils ont besoin pour vivre d'immensité et de passion

Les pétales soupirent aux bras des messagers

Aux carcans des armures se dissolvent les boucliers inutiles

Me diras – tu éol l’infini des étreintes en transe

Derviches tourneurs aux mantras envolés

Ose, ose, ose la délivrance sublime

Jaillissement d'écume aux rencontres des peaux

Doucement au lit des sources s’invente les fondements d’Eros

Oasis cristalline aux oasis

Palmiers des anges

Les palmiers en mer s’ébrouent de milles feux

Ils chantent les colères mystifiées

Et se réveillent en passion

La passion est à l’âme splendeur pour peintres nocturnes

Les peaux qui s'embrasent sont vitraux scintillants aux palettes des peintres

Coquilles millénaires aux alchimistes du Verbe Aimer

Nous nous sommes trouvés, Tendre Elu au milieu des nuits

Les nuits de tempête sont écrins aux coeurs qui s'offrent

Nous sommes cet infini des mots et des étreintes

Espaces silencieux en aval des patries désertées

Les patries seront désormais d’un autre ordre

Loin de vos désordres et de vos frontières imposées

Fragrance des mets de caractère et des saveurs délicates

Vaisseau aux draps du désert et nomades en plein océan

Le galet au bout des doigts est velours aux sens

Il dit les chants de mer

Raconte à qui sait l'entendre les épousailles de sable et d'océan

Une langue orale, du minuit des migrations

Juste poser sa joue tout contre lui et laisser couler la source

Insolence du galet qui coule sous la source, en douceur

Se fait emporter par elle

Se nourrit d'elle et enferme en son sein le chant que seuls les amants peuvent entendre

Il est au cœur des galets des mémoires de transhumance

Des sursauts de voix chaudes et des chants immémoriaux


7 commentaires:

  1. Ce texte, en résonance avec mon poète préféré m'a complètement bouleversée. Silence ... et les yeux humides.

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  2. " C’étaient de très grands vents sur toutes faces du monde
    De très grands vents à enhardir les timides et débrider les chevaux enchaînés
    A l’immensité des océans se donnaient rendez vous les étoiles du désert
    Et c’étaient noces de cristal aux faîtes du vaisseau
    (...)
    Voiles envolées aux bras de vents de folie
    La folie n’a cure de la raison
    (...)
    Le galet au bout des doigts est velours aux sens
    Il dit les chants de mer
    Raconte à qui sait l'entendre les épousailles de sable et d'océan
    (...)
    Juste poser sa joue tout contre lui et laisser couler la source
    Insolence du galet qui coule sous la source, en douceur
    Se fait emporter par elle
    Se nourrit d'elle et enferme en son sein le chant que seuls les amants peuvent entendre "

    Ces passages où l'on retrouve le souffle d'Homère (Ulysse face à Eole) de Hugo (La Légende des Siècles), la poésie grecque épique nous contant l'Age de bronze et le souffle des Romantiques... et le galet de la source à la rivière et l'océan... qui vient parler enfin à nos sens endoloris...

    Une bien belle mélodie, Kaïkan ! Et merci de tes mots laissés sous la chanson de Cesaria...

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  3. Je prends , je prends... c'est si bon, si beau.

    et à toi douces pensées

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  4. une fois encore je ne regrette pas de traçiner dans les blogs...
    c'est vraiment beau..
    besos emocionados
    tilk

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  5. Epique et lyrique! Et comme ce que je risque de dire n'a pas le souffle de tes mots, je préfère me taire...
    Bonne fin de semaine lumineuse et chaleureuse!

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  6. de mon amie poète jacqueline saint-jean ce rebond...

    Bonne année, les Terriens
    dit Alice, intarissable
    du haut de son trente et un

    Sortez vos rêves des caves
    et laissez-les vous porter
    à travers les vents mauvais

    Sous le gui, voyons la glu
    des miroirs aux alouettes
    Grattons le tain pour mieux voir
    les mains crochues les ficelles
    les marionnettistes fous
    de ce futur aux yeux vides

    Cherchons l’issue de secours
    celle qu’on ouvre à mille mains

    sur Demain

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  7. Rêves aux yeux rieurs ou tristes, étincelants toujours...

    Merci à toi, Kaïkan, d'avoir transcrit (si purs) ces mots magnifiques pour exprimer la Femme : Fée et Source d'éternité...

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