mercredi 19 janvier 2011

Il y a aux parois des ondes, des missives qui sommeillent ...

" A toi

Le repos au sein de cathédrale donne aux songes le tournis

Les dalles la nuit prennent des allures de banquise

Aurores boréales à la dormance des vitraux

A la croisée des pages blanches se déploie la mélancolie des cils

Espérance aux ailes des anges

Pluie de flocons à se perdre en duvets nomades

Danse, danse, danse

L’oubli se serre aux serres des respirations entravées

Inspirations, aspirations

L’expiration viendra bien en son temps

Alors là, le cœur en apnée, je me suis mise à écouter

Je me suis mise à écouter les draps nuit

Les draps désertés, la nuit sont traîne aux solitaires

Et ils traînent les pieds, aspirant l’ascension

Pour monter là, haut, plus haut encore

Pour rejoindre les tours de guet,

Il faudrait des coeurs purs

Les ailes de l’Amour, la nuit errent en points d’interrogation

Ce qu’il y a de bien, aux dentelles des piliers

C’est que le chant résonne en éternité

La mer d’ailleurs ne s’y est pas trompée

Elle y trouve, au secret des jours qui dorment, un lit de hasard

La mer, la nuit inverse l’ordonnance des vitraux

Elle n’a cure de vos morales et de vos bienveillances

Elle se rit des ans et des logiques apprises

Connaît et ose les lits défaits

Elle froisse les draps et se pare d’audace

Emballe les mélopées de chants inassouvis

L’écarlate du carmin touche la pointe des seins

Le souffle court se prend des allures indigo

La sueur au corps dévore la splendeur des ors

Ennoblir la palette et oser cette finitude

L’espérance la nuit a des allures d’enfant

D’enfant-lyre qui pleure et rit tout à la fois

Ecoute, écoute, écoute

Les violons la nuit pleurent au sein de cathédrale

On s’aimera ce printemps à la blancheur d’une aube vierge

Aux semences anoblies d’une terre qui s’éveille

Nous rejoindrons alors cet ailleurs de peaux en transhumance

La marée, la nuit anticipe le temps

Clepsydre salé aux sources en convalescence, elle fait et défait les songes

Crie Crie Crie

Les cris de l’Amour sont odes aux oreilles des saints de pierre

Les amants seuls la nuit entendent les palpitations de gisants

Soupirs de Trônes au règne des Hiérarchies

Les bateaux tanguent la nuit aux bras des cathédrales

A la croupe des écumes, ils dansent les roses évaporées

Ils se drapent d’éther et s’enivrent de parfum

Les anges la nuit ont des allures pétales

Les peuples se font et se défont

Au Verbe d’Archanges

Et ils volent, ils volent haut aux étendards de la Liberté

La cathédrale la nuit est asile aux errants

Elle berce dans ses bras les âmes en requiem

Le fol danse en solo aux parois des mémoires

Il retourne les plages et décoiffe les écrits

Sous les pavés, le sable

Alors il organise chaque grain et se surprend à compter

Les comptes, la nuit n’ont plus de mesure

Ils deviennent couleurs d’orgue aux doigts des esseulés

J’errerai cette nuit au souffle de cathédrale

Vers les voix de la nuit

A la fissure des arbres muets .

Pour oser le chant, il faut dépoussiérer les oiseaux empaillés

Souffler en leurs becs un souffle diamanté

Tisser aux plumes dépareillées une envergure de voiles

Je tirerai les fils de mon ventre endormi

J’offrirai aux madones le cri de l’interdit

J’irai à toi tout entière

Dans l’envers du décor

Psaumes inversés au lit de cathédrale

Mais il est tôt encore

Je dormirai dans l'entre - deux aux nids de pierres

Demain, demain peut-être

Je libèrerai la source aux doigts d’un printemps qui s’éveille

… "

6 commentaires:

  1. Aujourd'hui est un grand jour! C'est à la faveur d'un passage chez Fugitive que j'ai vu ton commentaire signé Kaïkan!
    Il faut dire que le lien sur too banal vers ton blog n'est plus actif!
    Je suis donc heureux de retrouver ton espace, tes mots et tes créations!
    Bonne fin de semaine lumineuse et chaleureuse!

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  2. Aux parois des cathédrales
    sous l'aile de l'ange
    je m'accroche
    et le coeur en apnée
    je lis, j'écoute

    c'est beau, si beau ma Kaïkan... merci

    et comment ne pas entendre ceci :

    http://memoiredusilenceblogspotcom.blogspot.com/

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  3. Je me suis trompée chère Kaïkan c'est ce lien là que je voulais te joindre, toutes mes excuses :

    http://www.youtube.com/watch?v=kXAjNufvdUw

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  4. Maria :C'est une de mes chansons préférées de Léo ...
    Elle me suit depuis l'adolescence et je ne m'en lasse pas ;-))

    Thami : c'est bon de te retrouver aussi, de renouer le lien des ondes ;-))

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  5. UNE AUTRE NUIT



    la nuit est parfaite

    - devrais-je l’écrire? -

    elle n’a pas de centre

    et entraîne avec elle

    toutes les limites connues

    et inconnues



    la nuit trace les orbes

    d’un disque inouï

    avec un minuscule crayon

    taillé par les étoiles

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  6. Il est bien beau, touchant, ton chant, chère Kaïkan, car empli de tout le désir humain, source de vie...

    J'aime quand, par exemple...

    "Les dalles la nuit prennent des allures de banquise
    Aurores boréales à la dormance des vitraux
    A la croisée des pages blanches se déploie la mélancolie des cils
    Espérance aux ailes des anges
    (...)"

    Quand tourbillonne ces mots...

    "Danse, danse, danse"
    (...)
    Pour monter là, haut, plus haut encore
    L’écarlate du carmin touche la pointe des seins
    (...) "

    Quand...

    "L’espérance la nuit a des allures d’enfant
    (...)"

    Il s'y trouve tout l'Amour de l'amour physique et spirituel : fusion et communion totale avec l'Autre aimé/e...

    " On s’aimera ce printemps à la blancheur d’une aube vierge
    (...)
    Les bateaux tanguent la nuit aux bras des cathédrales
    (...)
    Je tirerai les fils de mon ventre endormi
    J’offrirai aux madones le cri de l’interdit
    J’irai à toi tout entière
    (...)
    Demain, demain peut-être
    Je libèrerai la source aux doigts d’un printemps qui s’éveille "

    Merci pour ce moment de grâce poétique - où chaque être en sa nuit peut se reconnaître (moi qui n'ai qu'un dessin à offrir en guise de chant d'âme, cette semaine)-, et une radieuse semaine à toi !!!

    PS : la vision des oiseaux empaillés et le goutte-à-goutte de la clepsydre me rappellent l'univers poétique du poète-graveur Bruno Schulz...

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