Il égrenait les mélodies du temps ... Arpenteur désuet aux parois des cathédrales ... La nuit tombe au coeur des cités ... Chant silencieux aux faîtes des clochers ... Et à y tendre l' oreille, il me semble que les statues se réinventent de nouveaux chants ... Choeur mélancolique en hommage des saltimbanques condamnés ... Les moines d'antan osaient aux crépuscules naissants des odes d'anarchie et de liberté ... Eux seuls me restent en mémoire ... Palabres dérisoires aux livres de traverse ... Chante, chante, chante ... Audaces mélodiques à la ferveur des partitions ...
" Un étrange sourire mourant sur ses lèvres il poussa l'alambic aux vapeurs apaisées. Il savait maintenant ce qui manquait encore pour qu'y naisse l'objet sublime.
Il lui fallait du temps, du temps - des millénaires pour lui et la cornue qui bouillonnait; dans le cerveau des astres et dans la conscience à tout le moins la mer.
La chose inouïe qu'il avait désirée, il la lâcha cette nuit-là. Elle revint à Dieu et à son antique mesure.
Mais lui, balbutiant comme un ivrogne, penché sur la case secrète, il convoitait la parcelle d'or qui lui revenait."
L'ourque se retrouva à vau-l'ombre dans l'obscurité incommensurable.
La Matutina, échappée aux Casquets, dévalent de houle en houle.
Répit mais dans le chaos.
Poussée en travers par le vent, maniée par les mille tractions de la vague, elle répercutait toutes les oscillations folles du flot.
Elle n'avait presque plus de tangage, signe redoutable de l'agonie d'un navire.
Les épaves n'ont que du roulis.
Le tangage est la convulsion de la lutte.
Le gouvernail seul peut prendre le vent debout. ..."
Extrait de "L'Homme qui rit " , Victor Hugo
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De l'autre côté du seuil ...
Enclaves hors du temps de liesse populaire Enclaves aux murmures d'une note intemporelle Enclaves apaisées Qui me dira la mesure Qui me dira l'authentique démesure Temps à rebours Retournement aux montres d'antan Liesse familiale détricotée Désecondées Déheurées Oui, enclaves de paix enfin trouvée ...
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Le promontoire du songe ...
" Il fit monter à son hôte les escaliers menant à l'observatoire et le laissa seul sur la vaste plate-forme couronnant le sommet d'une haute tour circulaire . La nuit la plus transparente brillait et scintillait de toutes ses étoiles , enveloppant le spectateur qui pensait contempler pour la première fois la voûte immense du ciel dans son infinie splendeur (...)
Saisi et surpris, il ferma les yeux .
Trop de grandeur cesse d'être sublime, dépasse notre capacité d'éprouver, menace de nous anéantir "
Extrait de Wilhelm Meister, Goethe
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L'éloquence des larmes ...
" Je me retournerai pour regarder la voix " Apocalypse
Comme " l'aveugle voit l'invisible ", la larme aperçoit l'âme.
Cette vision se fait sans yeux; c'est la voix qui est ici lumière.
" Regarde avec tes oreilles ", conseille Lear à Glousester, aveugle. Pleure avec ta bouche, pourrait poursuivre le peintre baroque. Alors que dans un tableau les larmes devraient avant tout être vues, donc dépeintes, il les évoque en les faisant sonnet ...
Extrait de L'éloquence des larmes, Jean-loup Charvet
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En croisant Don Miguel Ruiz ...
" Pour guérir notre corps émotionnel , nous allons faire exactement la même chose . Il nous faut ouvrir les plaies et les nettoyer, appliquer un traitement et gardes ces plaies propres jusqu'à leur guérison. Comment allons - nous les ouvrir ? En nous servant de la vérité comme d'un scalpel. Il y a deux mille ans, l'un des grands maîtres a dit " Et vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira " ...
La vérité est semblable à un scalpel, parce qu'il est douloureux d'ouvrir nos plaies et de mettre à jour tous les mensonges qu'elles renferment . Les plaies de notre corps émotionnel sont masquées par le système de déni, ce système de mensonges que nous avons créé pour les protéger . Lorsque nous regardons nos plaies avec les yeux de la vérité, nous sommes enfin capables de les guérir "
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Il m'est revenu ...
Il m'est revenu cette conversation à bord du Kaïkan avec Girordano ... Je m'en souviens, les étoiles ici en témoignent ...
" Une chose, si petite et si minuscule qu'on voudra, renferme en soi une partie de substance spirituelle; laquelle, si elle trouve le sujet adapté, devient plante, animal ... ; parce que l'esprit se trouve dans toutes les choses et qu'il n'est pas de minime corpuscule qui n'en contienne une certaine portion et qui en soit animé ... "
Et combien cette perception rencontrait mes plus intimes convictions ...
Souvent, depuis, je le vois sourire derrière toute chose, je l'entends chantonner en chaque crépuscule ...
Une nuit à bord du Kaïkan ...
De l'autre côté du monde ...
De la couleur ...
" Le nouvel art commencera vraiment quand nous comprendrons que la couleur a une existence en elle-même , et que l'infime combinaison des couleurs a une poésie et un langage poétique plus expressifs que n'importe quoi d'autre "
Sonia Delaunay
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Le navire mystique
Il sera perdu le navire archaïque
Aux mers où baigneront mes rêves éperdus;
Et ses immenses mâts se seront confondus
Dans les brouillards d'un ciel de bible et de cantiques.
Un air jouera, mais non d'antique bucolique,
Mystérieusement parmi les arbres nus;
Et le navire saint n'aura jamais vendu
La très rare de denrée aux pays exotiques.
Il ne sait pas les feux des havres de la terre
Il ne connaît que Dieu, et, sans fin, solitaire
Il sépare les flots glorieux de l'infini.
Le bout de son beaupré plonge dans le mystère
Aux pointes de ses mâts tremble, toutes les nuits,
L'argent mystique et pur de l'étoile polaire.
Antonin Artaud
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Laisse ...
" Laisse toujours ton oeil prévaloir sur ton opinion.
Fais confiance à tes sens.
Ils ne te montreront rien de faux.
Si ta raison te tient éveillé "
Goethe
" La couleur me possède...
La couleur et moi sommes un. "
Paul Klee
" C'est de la tragédie de la rencontre entre ombre et lumière que naît l'arc en ciel "
Collot d'Herbois
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La prochaine fois ...
La prochaine fois que je viendrai au monde ici, je transcrirai chaque minute dès le début. Je n'en consommerai pas une seule sans réfléchir d'abord, et le cas échéant, j'arrêterai le temps afin qu'il attende ma décision. Je choisirai les jours de calme, le travail, les nuits ardentes, les proches les plus sages, mes amours les plus belles et les plus fidèles. Avant la scène de l'amour, pendant et après, ni mon partenaire ni moi-même ne devrons nous sentir étrangers. Jamais, si la vie dépérit et avec elle toutes les choses, je ne me dirai que demain il sera trop tard . "
Pentti Holappa
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Continuer ...
Continuer les planches d'exploration, les approches du monde ...
Il est ...
J'ai l'âme légère ...
J'ai l'âme légère en ce jour ... Je ne sais de quoi sera fait demain ...
Juste envie de profiter de cette paix intérieure ...
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Quand l'homme oeuvre ...
Depuis la préhistoire, l'art ne fut jamais considéré comme simple valeur esthétique, mais plutôt comme une porte d'accès aux mondes subtils.
Les artistes, les intellectuels et les fous, croyait-on tenaient les clefs de l'"au-delà", capables d'unir le monde terrestre et le monde céleste.
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" La fête de Noël est un événement qui était connu et célébré partout dans les anciens centres de Mystères de toutes les religions. Il ne s'agit pas d'une simple fête profane consacrée au soleil, mais d'une fête qui mène l'humanité à une contemplation, ou du moins un pressentiment des sources de l'existence. Cette fête fut célébrée par les initiés les plus hauts placés des mystères chaque année au moment où le soleil dirige vers la terre sa force la plus faible? Au cours de ces célébrations, l'initié ressuscitait l'homme supérieur dans la vie intérieure des êtres suffisamment préparés. En langage moderne, on peut dire : le Crist vivant prenait naissance en eux . " R. Steiner, Messages de Noël
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Vive le vent ...
Vive le vent ...
Vive le vent ...
Vive le vent d'hiver ...
Qui s'en va ...
Sifflant, soufflant ...
Dans les grands sapins verts ...
Vive le vent ...
Vive le vent ...
Vive le vent d'hiver ...
Boules de neige ...
Et jours de joie ...
Et ...
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Méditation ...
Accueil en silence ...
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" J'avais devant les yeux les ténèbres, l'abîme
Qui n'a pas de rivage et qui n'a pas de cime
Etait là, morne, immense et rien n'y remuait. Je me sentais perdu dans l'infini muet.
Au fond, à travers l'ombre, impénétrable voile, On apercevait Dieu comme une sombre étoile.
Je m'écriai : Mon âme ! Il faudrait
Pour traverser ce gouffre où nul bord n'apparaît
Et pour qu'en cette nuit jusqu'à ton Dieu tu marches,
Bâtir un pont géant sur des millions d'arches.
Qui le pourra jamais ? Personne ! Ô deuil! Effroi!
Pleure! Un fantôme blanc se dressa devant moi
Pendant que je jetais sur l'ombre un oeil d'alarme
Et ce fantôme avait la forme d'une larme
C'était un front de vierge avec des mains d'enfant
Il ressemblait au lys que sa blancheur défend
Ses mains en se joignant faisaient de la lumière
Il me montra l'abîme où va toute poussière
Si profond que jamais un écho n'y répond
Et me dit : Si tu veux je bâtirai le pont
Vers le pâle inconnu je levai ma paupière
Quel est ton nom ? lui dis-je .
Il me dit : La Prière ! "
Victor Hugo
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Novalis ...
"Lorsque nombres et figures ne seront plus
La clef de toutes créatures,
Lorsque tous ceux qui s’embrassent et chantent
En sauront plus que les savants profonds,
Lorsque le monde reprendra sa liberté
Et reviendra au monde se donner,
Lorsqu’en une clarté pure et sereine alors
Ombre et lumière de nouveau s’épouseront,
Et lorsque dans les contes et les poésies
On apprendra l’histoire des cosmogonies,
C'est là que s’enfuira devant un mot secret
Le contresens entier de la réalité. "
Novalis,Henri d’Ofterdingen(traduction A. Camus)
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Je suis venue de nuit ...
Je suis venue de nuit en ce pont grisant que traversent les flots
L'errance m'a menée loin , à des lieues et des lieues de vos rivages
Et ce sont voiles colorées qui m'ont guidée de nuit
J'ignorais encore leur invisible dessein
Et c'est tristesse en mon âme
Comme de jeter loin les habits de parade
Je me tiens nue en ces eaux troublées
Du spirituel dans chaque forme ...
Il est, au détour des brocantes des rencontres inespérées ...
Qu'il est bon ...
" Qu'il est bon d'aimer à nouveau ... "
Kaïkan
Le véritable amour ...
" Le véritable Amour n'est possible qu'entre 2 êtres vivants qui détiennent un pouvoir égal, qui sont donc tout à fait vivants l'un pour l'autre et ne sont morts d'aucun point de vue "
Hégel
Je crois au monde ...
Je crois au monde comme à une marguerite
Parce que je le vois.
Mais je ne pense pas à lui
Parce que penser n'est pas comprndre
Le monde a été fait pour qu'on pense à lui
(Penser c'est avoir mal aux yeux)
Mais pour qu'on le regarde et qu'on soit d'accord
Fernando Pessoa
Via Paul Poule
https://facebook.com/paul.poule.3
De la vie de J.H. Fabre ...
" C'est un enivrement que ces peintures ( en parlant d'insectes ) à la fois si précises et si vivantes. Mais qu'on ne croie pas pour cela que cet esprit soit impropre aux minutieuses descriptions qu'exige la lente besogne de la fine anatomie ... "
Dr G-V Legros
Il est ...
Il est au détour des routes des silences de fraternité ... Les fleurs connaissent les aller-retour de nos silences ... Elles m'accompagnent, pudiques, au chemin de créations ...
Et je lui donnerai ...
" Et je lui donnerai un caillou blanc
et sur ce caillou un nom nouveau
que personne ne sait
sinon celui qui le reçoit "
L'Apocalypse de Jean
Au flanc ... ...
Au flanc des mystères, la vie nous est contée ...
Hymne à la nuit ...
" C'est toi le tout jeune, qui a tant médité
Depuis un si long temps, te dressant sur nos tombes
En signe rassurant, dans notre obscurité
Joyeuse annonce et aube d'un meilleur monde.
Ce qui dans l'abattement nous avait plongés
Nous transporte à présent dans les hauteurs fécondes.
C'est l'éternelle vie que la mort révéla
Voici, c'est toi, la mort, qui nous rend la santé ." Novalis
fresques_de_l_Anastasis_St_Sauveur_in_Chora_14e
Les anges au sépulcre William Blake
Gravure de Gustave Doré, illustration de la Bible (Nouveau Testament): L'Ange et les Saintes Femmes
La porte des enfers ...
" Nous voilà donc entre le Vendredi Saint et Pâques. Le corps a été descendu de la croix et déposé dans la tombe. Sans que l'humanité s'en aperçoive, des pensées divines, des images originelles mystérieusement se mêlent à l'évènement. De par une volonté supérieure, la croix et la tombe se situent à un endroit qui, en des temps très anciens, a été considéré comme le nombril de la terre. Entre le rocher du Golgotha, qui appartient au paysage lunaire de la colline du Temple, et la tombe, qui se trouve à l'extrémité des jardins du Mont Sion, la surface de la terre avait été déchirée par une gorge profonde. Une tradition ancienne voyait dans cette fissure singulière la tombe d'Adam. Ce lieu était ressenti comme le symbole de l'emprise de la Mort sur l'humanité. C'est pour cela, que en des temps très reculés, on a considéré cette crevasse gravée dans le visage de Jérusalem comme la porte des enfers? C'est à cet endroit que se dressait hier la croix et que se trouve aujourd'hui la tombe "
Les trois années du Christ Jésus, Emil Bock
La Crucifixion (appelée aussi Le coup de lance) Rubens, vers 1620
" J'ai vu l'humain sous sa forme la plus profonde Je connais jusqu'au fond la texture du monde.
Oui, je sais que son sens ultime, c'est l'amour Et que je suis ici pour aimer plus, toujours.
Et moi, j'ouvre les bras comme il les a ouverts, Je voudrais comme Lui, embrasser l'univers. "
Christian Morgenstern
Giotto_le_Baiser_de_Judas
Duccio di Buoninsegna Le reniement de Pierre
La Crucifixion (appelée aussi Le coup de lance) Rubens, vers 1620
Eugène Delacroix Christ sur la croix
Ainsi va la vie ...
Ainsi va la vie à bord du Kaïkan ... Avec douceur et détermination ...
L'enchantement simple.
Si nous considérons notre vie dans son rapport au monde, il nous faut résister à ce que l'on prétend faire de nous, refuser tout ce qui se présente - rôles, identités, fonctions - et surtout ne jamais rien céder quant à notre solitude et à notre silence.
Si nous considérons notre vie dans son rapport à l'éternel, il nous faut lâcher prise et accueillir ce qui vient, sans rien garder en propre.
D'un côté, tout rejeter, de l'autre, consentir à tout : ce double mouvement ne peut être réalisé que dans l'amour où le monde s'éloigne en même temps que l'éternel s'approche, silencieux et solitaire.
Christian Bobin
Et j'ose ....
" Et j'ose, en noces indicibles Le passage du seuil vers cet au-delà que seuls côtoient les âmes ébranlées Une aile de séraphin en guise d'étole Un soupçon d'ambre en guise de parfum Vers la musique des sphères que seules perçoivent les âmes fatiguées " Kaïkan
Une douloureuse conquête ...
" Le goût de la solitude signe la maturité et parfois le génie.
Nul ne peut se dire philosophe, écrivain ou artiste s'il n'a pas exploré, épousé sa solitude.
Beaucoup y puisent des forces, une inspiration, un silence fécond.
D'autres, non contents de s'y ressourcer, choisissent pour la vie cette compagne.
Mais tous, grâce à elle, renouent avec leur soif de liberté. "
L'esprit de la solitude et les peintres, Jacqueline Kelen
Il pleut des étoiles dans notre lit ...
" Elle ne regarda jamais derrière elle
Et c'est pour cela qu'elle pouvait voir la Nouveauté
Et s'en saisir
Echapper à la traque "
Tomas Tranströmer
...
" Une fois par vie, il neige dans nos rêves " Neige, Orhan Pamuk
Des animaux hébergés ...
" ...
Des animaux hébergés dans le Nocturama, il me reste sinon en mémoire les yeux étonnamment grands de certains et leur regard fixe et pénétrant, propre aussi à ces peintres et philosophes qui tentent par la pure vision et la pure pensée de percer l'obscurité qui nous entoure.
... "
W.G.Sebald
Illisible visage ...
" Illisible visage, rien
qui change :
l'impatience est obscure
et désirable "
Lionel Ray
L'acte de ctéer, acte poétique en soi ...
Et si demain ou dans 5 minutes ou dans 5 secondes, je devais écrire le contraire, peu importe car la poésie, la création se moquent bien des cohérences, elles ont cette liberté des paradoxes et des contraires et c'est peut-être là, dans la frange même de ces risques qu'elle commence à palpiter, à se dire authentiquement ... Je dirais que la poésie, la création sont l'Art du risque et des contradictions , l'Art d'aller au coeur même des sentiments et d'oser l'ouverture à l'autre, cet autre soit-il nous même, le lecteur ou le rien, l'invisible ...
Kaïkan
Resté seul, l'enfant ...
" Aux cloisons de la salle à manger étaient accrochées des planches d'histoire naturelle en couleurs : des couleuvres sur une haie vive , des touffes de digitales, des hulottes perchées sur un arbre mort, un chasseur d'alouettes devant des miroirs . Resté seul, l'enfant allumait la lanterne sourde et projetait sa lumière sur les gravures, l'une après l'autre." Extrait de " Le seuil du jardin" , André Hardellet
Il est aux hommes des souvenirs d'eau ...
" Je surplombais la multitude de pierres tombales qui se succédaient dans la vallée . A la seule pensée qu'ils avaient consacré au cimetière les précieuses terres plates, je me disais que la volonté de vénérer les morts du hameau devait être d'une force dépassant l'imagination. Certainement qu'ils n'avaient même pas l'idée de déplacer le cimetière en échange d'argent. " Akira Yoshimura
Et j'irai ...
Et j'irai silencieuse Me lover entre les pages Je me demanderai encore Si je suis réelle ou d'illusion ...
Et j'irai ...
Et j'irai, silencieuse, me lover entre tes pages Poserai ci et là une cédille déconcertante Distillerai par hasard des accents désorientés Je me demanderai si je suis illusion ou réelle ...
La légende de Zarathoustra
" Un jour, Zarathoustra sentit que le temps était venu de retourner parmi les hommes. La coupe était pleine, il fallait maintenant lui permettre de déborder." Pierre Erny
Je conclurai ...
Je conclurai un pacte avec les nuages
pour libérer la pluie
Un autre avec le vent
pour qu’il nous libère
les nuages et moi
Adonis
Perlimpinpin ... Barbara
" Pour qui, comment quand et pourquoi? Contre qui? Comment? Contre quoi? C’en est assez de vos violences. D’où venez-vous? Où allez-vous? Qui êtes-vous? Qui priez-vous? Je vous prie de faire silence. Pour qui, comment, quand et pourquoi? S’il faut absolument qu’on soit Contre quelqu’un ou quelque chose, Je suis pour le soleil couchant En haut des collines désertes. Je suis pour les forêts profondes, ... " Barbara
Nous qui passons ...
" Nous qui passons les mers sur notre lit sans rames ni mâture, savons, et qu'il n'a fin, ce cours des choses réversibles. Amour et mer et voiles de mer ... " Amers, Saint-John Perse
Il m'a fallu ...
« Il m’a fallu d’innombrables réveils Pour dompter l’œil du renard Et la frivolité des plaintes J’ai pleuré sur l’absence Puis je me suis dressé Aussi neuf que le fer. » Andrée Chedid
Ainsi parlait Zarathoustra
" Mes yeux se sont ouverts : J’ai besoin de compagnons, de compagnons vivants,-non point de compagnons morts et de cadavres que je porte avec moi où je veux. Mais j’ai besoin de compagnons vivants qui me suivent, parce qu’ils veulent se suivre eux−mêmes-partout " Frédéric Nietzsche
Et sans doute ...
Et sans doute n'y a-t-il pas plus grand mensonge, on ne naît pas ... on meurt à chaque fois dans le poème Mots déposés en Testaments éphémères Ivresse d'un trépas aux lueurs insolites ... Parce que la question était Qui suis-je ? ...
Parce que la question était ...
"Parce que la question était Où suis-je? Les étrangers se sont allongés au seuil des maisons Pour que le marin trébuche dans leur souffle et insulte l'horizon immense Sans la moindre croyance." Safaa Fathy
Ne dites pas ...
" Ne dites pas : tu es fou Ma folie c'est vos rêves / Nous sommes venus Nous sommes descendus dans les ténèbres casser leurs lanternes, et sommes venus Comme une terre en nostalgie d'eau ... " Adonis
De l'autre côté du seuil ...
De l'autre côté du seuil Je pose mes valises J'égraine les souvenirs récents Et revêt le manteau de l'absence S'aventurer en solitude pour mieux se retrouver Face à face en ce miroir taciturne Au vacillement d'une bougie de fortune ...
Au secret des algues dormantes ...
Au secret des algues dormantes sommeillent des destins de femmes océanes ... Elles viennent de nuit les bras chargés de plantes, toutes auréolées d'embruns , glissant aux bras de vagues marées ...
Il est des chevauchées ...
Il est des chevauchées qui dyslexiquent les sabliers ... J'ai déposé en le cité D'Ourouk les gerbes de lys fanés ... Me suis couverte d'algues océanes à l'abrupt des pierres millénaires. Il est un temple aux portes scellées qui invite à la nuit ... Un gardien du seuil silencieux qui mène à l'éternité ...
Mais comment vit-on avec les morts ?
" Mais comment vit-on avec les morts ? Dis, où est le bruit qui trahit leur présence, comme le geste, quand par lui conduits, nous souhaitons que la proximité même se dérobe.
Qui sait la plainte qui les éloigne de nous et tire le voile sur le regard vide ? À quoi bon nous résigner à leur départ, Et revoilà le sens qui apprend à survivre." Hannah Arendt, 1951
Et j'aimerais ...
Et j'aimerais m'endormir au creux de l'amant ... La route est longue et vaste l' onde ... J'ai abordé maints rivages en quête d une aura d'accueil ... Les voiles aux aguets, je déploie des augures de jours meilleurs ... Je lirai aux lignes d'algues les secrets millénaires des couches ... J'écouterai attentive les chants nouveaux aux abysses de sel ...
Je suis retournée ...
Je suis retournée en cette forêt malmenée ... Les gardiens étaient de retour, bravant leur haine des hommes ... Je me suis laissée mener au gré d' itinéraires démantibulés, me suis laissée interpeler par formes et senteurs, qu'elles soient dérangeantes ou non, ai appuyé mes pas aux appels de signes aphones ... Echo à brut de ma dévastation intérieure ...
Quand la nature nous parle ...
" Et c'est toujours l'éternel qui de façon multiple se manifeste . Grand est le petit , petit est le grand. Chaque chose selon sa propre nature." Goethe
Petit à petit ...
Petit à petit, le laboratoire kaïkanien se dessine ...
L' esprit de l'univers ...
La terre , cette nuit respirera de la sagesse de l'univers ...
Il est une langue particulière ...
Il est une langue particulière au peuple des bois ...
A bord du vaisseau ...
A bord du vaisseau, j'ouvrirai bientôt le grimoire des plantes ; algues, mousses, fougères , champignons, plantes à fleurs dévoileront leurs mystères ancestraux ... A bord du vaisseau se dévoileront les corps platoniciens ... Pour l'heure, j'entre en mémoire noëlique ...
La tripartition du paysage ...
Le caractère d'image-archétype qui est inhérent à la structure géographique de la Palestine ne peut cependant se révéler pleinement tant que le regard en reste au contraste réellement cosmique de la polarité Galilée - Judée, lac de Génésareth - Mer Morte . L' ensemble de la " Terre Sainte " n'apparaît pas sous le signe d'une dualité : dans la triade de ses provinces se dévoile un mystère trinitaire universel . Comme il nous importe , précisément, de saisir la figure céleste qui s'est imprimée là, dans le terrestre, il n'est pas sans importance qu'entre la Galilée - la sphère de la vie - et la Judée - le désert de la mort - s'étende la Samarie, le pays du milieu . La structure géographique de ces provinces offre une tripartition terrestre semblable à celle que présente la plante dans sa racine, sa feuille et sa fleur . Emile Bock
Le silence ...
Le silence se dévoile aux flancs d'une paroi en instance de cathédrale ... Reconnais - tu Passeur les contrées d' infini ? L' Océan y donne rendez - vous à la brume somnolente ... J'accueille , apaisée le récif d'une lumière de circonstance ...
L'arbre contemplé ...
" L'espace hors de nous, gagne et traduit les choses . Si tu veux réussir l'existence d'un arbre Investis-le d'espace interne, cet espace qui a son être en toi. Cerne-le de contraintes, Il est sans borne, et ne devient vraiment un arbre Que s'il s'ordonne au sein de ton renoncement " Rainer Maria Rilke
J'ai tourné les pages ...
J'ai tourné les pages du passé ... Apaisée, je veille aux instants qui sommeillent ... Je prendrai le temps du réveil sans rien heurter ni projeter ... Le vide me va bien ...
Un, deux, trois ...
Un, deux, trois ... Piano ...
A l'angle du vide ...
A l’angle du vide, j’ai décodé ton sourire
A l’ombre des sanctuaires avortés, j’ai deviné ton trait imaginé
Entre chien et loup, je me suis blottie contre toi …
Le corps du verbe ...
" Regarde - moi : je ne suis point, mais si j'étais, Je serais le poumon du poème. Attends-moi : je n'ai rien résolu ; Et le chant de l'absence n' a pu me dissoudre.
Ainsi que le vautour, j'hésite : Faudrait-il dévorer l'alphabet Ou s'acharner plutôt sur la douce musique Qui donne un coeur au verbe, à son insu. ... " Extrait de " Le corps du verbe ", Alain Bosquet
Ah si les journées ...
Ah si les journées avaient 48 heures ;-))
Je ne sais ...
Je ne sais d'où est né ce tableau ... L'improvisation était de mise ... Feu et eau sont au rendez - vous ... Echos sans nul doute de mes états d'âme ...
Je me suis glissée ...
Je me suis glissée dans l'intimité d'une souche ... Je n'en suis pas revenue ... Comment pourrais - je résister à cet ensorcellement ? L'océan seul m'en délivrera ... J'explorerai , en cette attente, les mousses et les tourbes Ivre de parfums boisés Le corps en symbiose de cette apparente immobilité ...
Du rouge ...
"A l'époque de l'ancienne Perse, on voyait le monde entier en deux couleurs : magenta et carmin . Dans l'Inde ancienne, quand on voyait un arc - en - ciel, on voyait un arc de lumière dans le magenta . Il était ressenti comme un pacte entre Dieu et l'homme ." Liane Collot d' Herbois
Ce monde des couleurs est bien plus subtil que nous ne l' imaginons ... Comment le toucher , l' accueillir, le laisser entrer en nous et nous parler ? Peut-être, en approche modeste , en le peignant et le laissant nous surprendre dans ses manifestation extérieures, au coeur de ce qui nous entoure et de la lumière ... en écho de ce qu'il éveille en nous ...
Réflexions ...
L'idée d'une aventure inconnue est centrale pour Rothko; il la reprend à plusieurs reprises. Mais il y a aussi en plus la notion d'un espace inconnu . Pourquoi l'espace lui-même serait-il inconnu? Vidé des repères anciens, rempli de déchets en tous genres, il est déconcertant et dangereux. Rothko nous aide à voir au-delà.
Voir quoi? Peut-être , l'envers de l'espace vocal. S'il engage le vécu de tous les sens , ce n'est pas pour connaître la totalité du monde, c'est comme un aveugle qui mobilise tous les moyens qui lui restent pour s'orienter.
Je reviens sur la pointe des pieds ...
Des voyages au sein des pierres et des océans, l'écriture de petites nouvelles et tant d'autres choses ont occupé les heures passées ... Pourquoi les journées n'ont elles que 24 heures ?
Parfois je m'enfonce ...
Parfois je m'enfonce et je sombre dans un puits de silence J'ouvre les parois de mes artères et j' ausculte ces sentiers de pourpre J'écoute battre mon coeur et j'envie cet ailleurs où te mènent tes pas ... Mais je reste là, dans la solitude de la nuit J'épouse la pluie sur la ville Et je soupire doucement ...
Dans le flot ondoyant ...
Dans le flot ondoyant De la mer des délices Dans le fracas sonore De vagues parfumées Dans la mouvante unité De la palpitation universelle S'engloutir - s'enfouir En pleine inconscience - Suprême volupté ! ...
Nietszsche
J'ai pensé, la nuit entière ...
"J'ai pensé la nuit entière, sans dormir, à voir, privée d'espace son apparence Et je la voyais toujours selon des aspects différents de ceux que je lui trouve, elle Je me façonne des pensées avec le souvenir de ce qu'elle est quand elle me parle Et en chacune de ses pensées, elle varie selon sa propre ressemblance ..." Pessoa
De la poésie ...
"Ton état le plus haut est de secouer l'espace Quant aux autres Certains te croient appel Certains te croient écho Ton état le plus haut est d'être une preuve De lumière et de nuit En toi, la fin de la parole devient commencement Quant aux autres Certains te voient écume Certains te voient démiurge Ton état le plus haut est d'être la cible, le carrefour Du silence et de la parole" Adonis
J'ai lancé au vent ...
J'ai lancé au vent les braises de ma colère Ai incendié le sol d'une soirée comme une autre Je brûle de l'intérieur, ivre de révolte J'ignorerai désormais les rires rédempteurs et les gestes fécondateurs Stérile aux faux semblants Sourde aux faux penchants Ce feu est de vie Ne vous méprenez pas Il est des colères salvatrices qui ouvrent les horizons ...
Fi des horaires en pointillé et des escales de passage
J'ai à l'âme l'ambition des tangentes de vie
Ici, ailleurs , quelque part et je dis basta aux ordres établis
Et je dis basta aux enchaînés en prison dorée
Pour expérimenter l'envol des poètes, il faut oser la déchirure
Pour expérimenter la paix des sages, il faut oser le cri
Pour être à la fois proue et tenir le gouvernail, il faut aimer les orages et les mers apaisées ...
N'en déplaise aux trop bien assis, aux trop bien pensant, aux trop bien embourgeoisés ...
Il est au ventre des océans des promesses d'éveil ...
Encore faut-il oser ...
...
Je ne suis pas ...
"Je ne suis pas un abstrait ... Ce ne sont pas les relations de formes et de couleurs qui m'intéressent ... mais seulement l'expression des émotions humaines fondamentales - la tragédie, l'extase, la condamnation etc. - et le fait que beaucoup de personnes s'effondrent et pleurent en présence de mes peintures montre que je communique ces émotions humaines fondamentales ... Les personnes qui pleurent devant mes peintures font la même expérience religieuse que moi-même lorsque je les ai peintes. Et si vous n'êtes émus que par les relations entre les couleurs, vous passez à côté de l'essentiel. "
Rothko
Couleur sans limite ...
"Couleur sans limites, essentiellement chaude, le rouge agit intérieurement comme une couleur débordante d'une vie ardente et agitée ... Dans cette ardeur, dans cette effervescence, transparaît une sorte de maturité mâle, tournée vers soi et pour qui l'extérieur ne compte guère ", écrit Kandinsky.
L' amour dans l'alcôve ...
Il est aux alcôves secrètes Des pétillements inattendus Le vent s'engouffre dans la chambre close Il fait tourner les têtes et enivre les corps dé-livrés ... Cloisons de chair qui cèdent discrètement aux doigts curieux des amants ...
A ceux que je croise ...
Je dirai " Avez-vous vu mon bien-aimé ? "
Ondulations ...
"Ondulations à la frange des eaux Bruissements sans traces De longues caravanes feutrées En proie aux mirages" Erika Vouk
Je marche ...
"Je marche pieds nus sur le sable des dunes Et je me souviens de ma mère berbère ... ... Car ayant peu, nous pouvons tout ... Je marche sur les traces de ma culture Une civilisation de mouvements, de légende, de don aussi Et je me souviens" Villa Saint- Clair
Demain je te dirai ...
Demain je te dirai Les promesses de la nuit L'empreinte de tes caresses Souffle muet à ta fragile détresse
Il m' a dit ...
L'amour te va bien Alors, j'ai ri aux éclats et me suis distillée dans ce rire Je cherche encore ma trace Au quatrième jour de l'an 2011 peut - être ...
Un hueso canta
Un hueso canta con voz blanca y a eso siempre hay que volver un hueso canta y se consume organo en llamas y tu pirogeno como un oceano consumes tu osamenta
Entends - tu ...
Tout ce que je n'ai pas la force de te dire Sombrera au fond de mon silence Adonis
Trialogue ...
La peinture en partage quitte le mon et le notre, elle devient l'être peinture ... Etonnement de voir naître et se transformer les paysages picturaux ...
Je suis ...
Je suis cette nomade fille des eaux qui déserte le pont et épouse la fraîcheur d'un printemps qui s'éveille
Au loin chantent les loups
Eclaireurs avisés d'une plus grande joie
Les rouilles de l'automne brillent de mille feux évanouis
L'humus de sols encore engourdis de gel se souviennent et sourient
Ils chantent la toile alourdie d'araignées qui suspendent au tisser de leurs toiles la cosmogonie des cieux
J'ai foulé à pan de pieds la marée des souches fossilisées
Et j'ai lu en ces livres lourds
L'agonie du lièvre et la plainte de l'aigle blessé
Il est aux parois des racines épuisées le carmin des duvets palpitants du dernier souffle
J'ai drapé d'écume ce tableau
J'ai secoué la toile
Je réinvente l'histoire
Scribe anonyme aux lendemains qui s'éveillent ...
J'irai libre et rebelle aux tourments des constellations J'aspirerai le suc des océans pour peindre de mille feux la respiration des astres Ivre de Vie et de voyages Je ne suis plus là parce que je suis ailleurs Bien au-delà, bien au-deçà des imaginaires d'Hommes L'os chante, je l'ai retrouvé Il est cuisse cosmique au ciel des évanouis
Missive à quatre mains ...
C’était de très grands vents sur toutes faces célestes
Je lisais ce soir les signes des étoiles
Elles me dictaient l’ itinéraire de nouvelles cartes
Les noces d’océan et de désert en amont d’improbables Doux sel à partager Doux glissements àcommunier
Doux émois à se fondre en de belles eaux
Vagues sensibles et ondoyantes aux caresses du vent Sabliers et clepsydres ne s'y sont pas trompés Ils égrainent en parcelles de perles et d'or le chant doux et délicat de minutes sensuelles
Au jardin d'éden, l'opacité des jours hume d imperceptibles fragrances A la soie des baisers naissent d'étonnantes saveurs L'étreinte est voyage
Elle déploie les parchemins et dénoue les tuniques
A fleur de peau s’émancipent des signes nouveaux
Ils réveillent la mémoire des transhumances libératrices
La peau est aux doigts la promesse d’imperceptibles joies
J'aimerais être ta transhumance
Tes déambulations en nomadisme d' émois
Connais - tu ce chant des terres lointaines
Les pays de renaissance osent les vocalises libératrices
Souffle en communion d’apnée
Au ciel, sourient les anges
Mon ventre t'apprendra comment il sculpte les dunes
Ta chaleur m'apprendra comment ondulent les vagues
Félicité joie jouissante
Communion de la terre et de la mer
La source est chaude à qui sait la boire
Je te serai source offerte et réservée
Je te dirai le chemin
Danserai en découverte de toi
Guiderai de mes doigts ton souffle et tes apnées
Pour nous le temps n'empêchera pas le temps
Le temps d'être joyeux d'antan,de notre enfance
Joyeux du temps de notre beau jeu d'amour innocent
Nos corps en témoins de cette rencontre inévitable …
Le livre était écrit
Nous en avons débusqué les mots enfouis
Heureux et vierges de nos passés
Nouveaux nés à ce cadeau légitimé
…
Alice au pays des Merveilles ...
« Voudriez-vous me dire, s'il vous plaît, par où je dois m'en aller d'ici ? — Cela dépend beaucoup de l'endroit où tu veux aller. — Peu importe l'endroit... — En ce cas, peu importe la route que tu prendras. — ... pourvu que j'arrive quelque part », ajouta Alice en guise d'explication. « Oh, tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps. »
En silence ...
J'allais cette nuit en allées parchemin Soucieuse et rêveuse L'âme entre ciel et terre Et là, comme un éclat de vie Une missive déposée Là, au ciment des joints usés Une déclaration Promesse d'amante Promesse de vivante au défi du temps Depuis combien de temps patientaient ces mots? Vers qui étaient ils en destin ? Et j'ai reconnu, là ... ... ... J'en garde le secret Les Amours secrètes ne se dévoilent qu'en alcôves ... ... ...
Au silence de la nuit ...
Au silence de la nuit Résonne le choeur des phasmes Chant subtil des bruissements assoupis Mélodie inversée des partitions apprises Epopée de liberté A la gloire des simples ...
Les amants tristes, Léo Ferré
" ...
TU es moi JE c'est toi Comment t'appelles-tu ? Tu t'appelles la nuit dans le ventre des filles De ces filles qui roulent au bord de la mort lente Tu t'appelles l'amour Tu es toutes les femmes Tu es TOI tu es ELLES Des niagaras vernis me tombent dans la gueule
Crie crie crie
Tu n'es plus là parce que tu es moi Et que je suis ailleurs
JE et TOI C'est tout comme Et l'on s'en va mourir au club des nuits cassées
Qui donc réparera l'âme des amants tristes Qui donc réparera l'âme des amants tristes Qui donc réparera l'âme des amants tristes
Qui donc ?"
" je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant ..."
...
Aux candélabres d'un mois de novembre ...
Le Kaïkan ouvre son carnet de bord ... Les fonds se déposent dans l'attente de quelques traces minimalistes ... A suivre ...
Etat d'âme ...
Isolement ou solitude, je ne sais, sans doute les deux … Ni passé ni futur, juste un état d’être, une résignation choisie, un entre deux que je ne veux fuir mais au contraire explorer et disséquer … Etrange sentiment de laisser faire, de regarder impassible de l’extérieur ce qui se passe en et hors de moi, comme spectateur d’une chronique annoncée, garder ce cap d’observation pour ne pas sombrer, ne pas non plus auréoler cet instant du mot de quête ou du leurre d’épreuve, une muette résignation à poser le regard et décrypter chaque frémissement de l’âme, débusquer les jeux du penser, s’étonner de cette absence de vouloir et l’accepter … Pas non plus ce soir de bras d’ivresse, juste se poser dans la sobriété de cet instant … J’y dormirai cette nuit entre isolement et solitude mais l’isolement a un goût de paix et de repli … isolée comme dans une cellule monastique et écouter le murmure de la nuit, simplement …
Il est de la sagesse cosmique ...
Juste se laisser charmer et plonger en dedans ...
"To dream a impossible dream"
Aux parois du temps ...
Il est aux parois du temps des mélodies souveraines ... J'écoute en boucle les compositions de Pablo Pélaez ... Invitations aux rêves et aux espaces libérés ... J'avais envie cette nuit des vous inviter en ces contrées merveilleuses ... Je dépose en missive délicate le lien vers ces univers inépuisables ... Gotas del tiempo Il est au coeur des hommes des oeuvres délicates et profondes ...
Sa nourriture désormais ...
Sa nourriture désormais sera de souvenirs Nymphe cocon D'un passé révolu et d'un avenir d'envol L'entendez - vous fredonner les chants précieux? Les vaisseaux d'outre tombe n'ont pour elle nul secret Bientôt elle vous dira les craquements des vaisseaux engloutis ... Pour l'heure, elle sommeille Ne la réveillons pas ...
Derrière le voile ...
Au linceul des vierges abusées se devinent des révoltes de partisanes ... Loin des morales imposées et des conventions déclinées en dogmes ... Aux pierres des cathédrales rugit un sang nouveau ... Nul besoin d'assentiment ni de ressentiment ... Le chant des galériens a des accents de liberté ... Il est aux rues étroites des destins de nouveau monde ... Entendez-vous sous l'anonymat chanter la fortune des sans avoir ?
La mémoire et la mer ...
"Mes désirs dès lors ne sont plus que le chagrin de ma solitude Quand j'allais géométrisant mon âme au creux de ta blessure ... Je voyais un vitrail de plus Ô toi fille verte, mon spleen " Léo ferré
La métamorphose des mots ...
Quand les mots nous surprennent dans le trouble des larmes, il est à l'âme des contrées inconnues qui se dénudent ... Les repères s'inventent alors de nouvelles destinations et la magie s'imprègne de paysages inédits ...
De vents et de mots ...
Plaisir du prusse et du brou de noix Rencontres d'encre en épanchement d'eau Et vient le geste libre des lettres La surprise du cola Pen en griffure de papier Point de retour possible Oser et poser , découvrir , se laisser surprendre et accueillir ...
Hommes, femmes et enfants ...
Il est au coeur des cathédrales de bien étranges rendez-vous ... Le roman prend forme et s'habite de mille et une rencontres ... Tout cela est véridique ... Je le vis et le vis encore au plus profond de mes entrailles ...
Et je me suis réveillée ...
Et je me suis réveillée bien avant l'aube, de ce rire de mer qui submerge et ressuscite ... Le cri silencieux laisse glisser alors quelques notes, comme un long soupir de marée au souffle des songes enfouis ... Et les mains glissent au visage pour réajuster le voile de soie ... Le regard reste aveugle pour mieux entendre le chant intérieur ... Et montent les élans de l'orgue aux écumes d'attente ... Le plaisir en bride des lendemains annoncés ... Le désir en attente d'aubes à venir ...
Au parfum des roses ...
"J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ; Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.
Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées, Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ;
La vague en a paru rouge et comme enflammée. Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée... Respires-en sur moi l'odorant souvenir."
Les noeuds se sont défaits , les roses sont restées ...
J'en respire encore le parfum
Je te les offre, elles sont tiennes
...
Le temps n' a de mesure ...
Le temps n'a de mesure Il s'étend et ouvre les bras aux âmes pures La nuit, au coeur des cathédrales Un homme et une femme réapprennent à vivre ... Les grandes orgues chantent en silence ... Seules des oreilles ouvertes aux paroles d'ange en perçoivent la mélodie ... Les coeurs battent doucement aux poitrines de peau ... Une douce chaleur habite les entrailles ... Ici, ailleurs, quelque part ...
En l'an 2010 ...
Il est au coeur ...
Il est au coeur du beffroi et au chevet des cathédrales des moments hors du temps ... Une ascension de marches au métronome de la vie ... Et là-haut, hors d'atteinte un passé intact qui se mouille à une pluie complice ... Fines perles des cieux , douces caresses d' au- delà au seuil d'une renaissance ... Là, ailleurs, quelque part, présent volé et dévoilé aux tourments d'une biographie en péril ... Point de pourquoi, point de comment ... Bonheur simple d'accueil et de partage ... Volée de marches à rebours ... L'éthérique des corps s'est déployée pudiquement ... Quelques pas au parvis de cathédrale et là, à l'intérieur d'une Dame en convalescence, un concert d'orgue, répétition offerte de Verouchka Nikitine ... ... Cadeau des Dieux aux noces d'antan et de demain ... Je ferme les yeux et le vaisseau reprend la voile ... Simplement comme une partition écrite des mains des anges ... Je ne suis plus là parce que je suis ailleurs ... Le temps s'est arrêté et là, côte à côte comme deux âmes complices, nous savourons cette éternité, silencieusement, happés par la densité des sons et des voyages intérieurs ... Alors que tu décryptes chaque mélodie et t'enthousiasme des souffles retenus et libérés de cette orgue géante, je te parle de Tirtiaux et des sept couleurs du vent ... Je ne suis plus là car je suis ailleurs ... Je ferme les yeux et laisse se déployer à mon âme un paysage de vastes mers et de belles destinations de proximité ... Le Kaïkan déploie ses voiles et se laisse emporter par la magie de l'instant ... Présent et présence d'éternité à mon coeur blessé ... Merci Chevalier pour ces heures pures et denses ... Dehors, il pleut ... Eol musicalise la chevelure des arbres ... Douce nostalgie en mon âme ... Il est au coeur des moments de complicité silencieuse qui n'ont pas de prix ...
Il fut un temps ...
Il fut un temps où le verbe aimer se conjuguait librement ... Un temps réel de partage et de connivence ... L' ombre est venue en ternir la pureté ... Que faire dès lors de ce présent pesant ... Y croire encore et oser l'alchimie ? Question ouverte aux avenirs meilleurs ... Il fut un temps où aimer se vivait en toute innocence ... La cendre a recouvert ces instants naïfs d'une amère déception ... ................ Il fut un temps léger des premières rencontres et d'un rendez-vous de coeur ... Je t'aimais en cette espérance ... ..................
Quelle est donc la frontière entre la calligraphie et la peinture ? Et pourtant, ce moment subtil de basculement existe ... Je le guette et le recherche tout à la fois ... Il est de frémissement et de douce chaleur ... L'oeuvre plate et propre s'habille de doutes et de vie ... Un peu moins séduisante, plus proche cependant de mes états d' âme et j' aime cette fracture ... Elle dit et se dit sans détour ni retour possible, elle affirme cette vérité crue et poétique d'un coeur qui se surprend en cette image que lui renvoie le miroir, elle dit aussi mes imperfections et tâtonnements ... Nue à se donner à lire ... Pudique à se laisser approcher ... Sérieuse à se dévoiler ... Fragile enfin en cet aveu ...
Il y a dans chaque espace, un univers offert à la rêverie ... Entre présent et passé ... A fleur de présence et de siècles traversés ... Le temps n' étant plus le temps mais ce plaisir des matières, des évanouissements, de l'inaccessible entre le faire et le défaire, le peindre et le dépeindre, le poser et le poncer ... L'acide mord doucement le support, juste en contrôler l' oeuvre et le neutraliser d' une eau de source fraîche et claire ... Baume liquide aux meurtrissures d'un temps qui laisse peu de répit ...
S'ouvrent les pages de la poésie ... " C'étaient de très grands vents ..." La brèche est réelle, non dissimulée, multiple et offerte ...
Puisqu'enfin ...
Puisqu'enfin il m'incombe De sceller sans attendre Un sceau qui jadis me fut durement confié Et qui d'ici delà ne porte plus en exergue Qu'un fil ténu qu'il me faut dévider Fini le temps des jachères sans fin Le jardinier pêcheur enfourche sa monture L'horloger désuet décompte les matines Le marin attentif aux boussoles célestes S'habille à neuf à l'ancre du croissant D'une lune convive d' un festin parcouru de frissons Qui viennent de l'autre rive. Et cela et plus encore Se mire dans mes yeux D'où s'efface le jour qui sera le dernier ...
une histoire de bleu ...
" Le bleu d'ici s'estompe quand le nuit tombe Il recule et se dévêt lentement. il a fait son temps, et s' en retourne d'où il vient : dans l'obscur, dans l'opaque, dans l'étrange. Il ne faudrait pas s'y tromper, ce bleu si clair ne fut d'abord que ténèbres : un amas de poussière et de nuées. il quitta sa condition première quand des hommes eurent commencé à souffrir sur terre; Il se clarifia peu à peu quand ils essayèrent de comprendre l'énigme de leur chagrin. Pour eux, il convertit l'obscurité en transparence afin que s'allège leur fardeau, qu'ils s'évadent, qu'ils sachent de quel côté regarder, où s'endormir, à qui se plaindre. Il leur fit don de ce monde-ci et de son jour, leur bâtit de rêveuses demeures, leur apprit l'éloignement et la présence . Chaque soir,tâche faite, il regagne sa nuit comme on rentre chez soi." Jean-Michel Maulpoix
Je lui dirai ...
Je lui dirai les ensoleillements de brume Déambulations discrètes aux passages aventuriers Danse délicate des rêveries d'équinoxes Il s'ébrouera et sourira aux lendemains de promesse
A toi ...
A toi qui déposa ta semence en mon sein ... Me reste au ventre des marées d'équinoxe ...
En phases de lune ...
Il me fut conté une nuit ... Le voile s' est levé aux mystères d'antan ... Je vous dirai les ors et l' argent ... Songes délicats aux voix murmurées ... J'irai confiante au chemin d'Osiris ...
Voix du silence ....
Elles m'ont dit l' Amour ... Les notes embrumées des lendemains de fête ... La noce blanche à l' écume d' aurores ... La main posée sur les corps assouvis ... Sans un mot ... Dans la plénitude des aubes de cristal ...
Demain Mon Amour ...
Demain Mon Amour, nous rirons de ce temps qui passe et lasse ... Au pied de la cathédrale nous nous abreuverons d' étreintes complices ... Les voix s'inventeront des mots neufs, inédits, audacieux et joyeux ... L' antre du plaisir s'ouvrira sous tes doigts mélomanes ... Demain Mon Amour, nous inverserons le cours du temps ...
Rêveries nocturnes ...
Il écoutait l'écoulement du temps ... Métronome invisible aux poussières des cathédrales ... Les murs aussi ont des oreilles ...
Comme une obsession ...
Comme une obsession Coulent les parcelles de Chronos ... Rytme aléatoire d'une épée d'argent Qui ve et vient en rencontre de pairs ...
Mouvement débridé aux parois des rendez-vous ratés ... Rarement une rencontre ... Cerveaux sans parois Aux embruns des secondes d'éternité ...
De songes et de méandres ...
Aux méandres des révélations délivrées, les songes imaginent une aventure sans lendemain ...
Au parvis des caresses ....
Le rideau s' est soulevé doucement au parvis des caresses de plénitude ... Au passage des soupirs en apnée, j' ai rêvé le fêlure du monde ...
Dès lors qu' il m' a parlé ...
... il s' est révélé être une part de moi -même ... Sous le portrait gît en esquisse un plâtre brisé de Robespierre et des mots à jamais occultés ... De dessin en dessin se mènera le combat silencieux de ces deux - là ... Les visages de moitié s'éloigneront ou pas ... Il sera du Roman, s'invite d'emblée ... Je vous parlerai aussi d'escrocs de reliques ...
Le geste du peintre ...
" Il vous est sans doute arrivé quelques fois , en marchant de nuit sans flambeaux par des lieux difficiles , qu 'il fallait vous aider d' un bâton pour vous conduire et vous avez pour lors pu remarquer que vous sentiez , par l' entremise de ce bâton, les divers objets " Descartes
Et le geste est au peintre ce prolongement fabuleux qui révèle en une magie mystérieuse l'invisibilité d'un monde intérieur nocturne ... Jamais pareil ... Jamais prémédité ...