Il est des promenades qui ressemblent à des livres …
Des étangs qui regorgent de mots épuisés …
Cette nuit, je bois
Je bois cette eau ambrée et brûlante qui s’est noyée en moi il y a 799 secondes exactement
Je suis sortie m’abreuver en cet étang minuscule qui sommeille là, au pied du lit
Il est, au pied des couches solaires des cathédrales de verre
Je me suis noyée aux pages d’un livre obscur
Là, au pied du lit
Juste poser un pied et me laisser glisser
Une flaque de rien
Une laque ambrée gisante
Promesse en liesse démembrée
Et doucement, épouser ces quelques centimètres
Sommeils aphones aux larmes de sang
Le sang n’étant plus le sang mais bien cet or rouge des vaincus
Entrer de tout corps en cette glaise originelle
En aimer le dégoût jusqu’à la déchirure
Et là, ramper doucement au goudron des semailles avortées
Traverser cette vague angoissante et menaçante et oser le plongeon
Là, en cette flaque tentatrice
L’or des gisants distille en Verbe neuf le passage du seuil
Le corps n’étant plus le corps mais bien cette chair qui me sert de vaisseau
La traversée se fera sous eau, en apnée
Apnée de vos transhumances interdites
Il est au pied du lit un désert de feu
Enfoui, là, aux bras d’une flaque
Puisqu’il est dit que je ne peux vous Vivre
Je graverai mon destin aux Vaisseaux engloutis
Et bien que brisée et démantibulée, je me relèverai de mes cendres …
Fluide et souple aux blessures inscrites
Je m’endormirai là, au pied de ce lit
Roulée en boule et silencieuse
Une larme de sang glissant au poignet gauche
...
C'est tellement beau que je me glisse dans les mots, en silence, comme dans un cocon de plaisir.
RépondreSupprimerBelle lumière céleste sur une terre trempée de sang après une guerre, encore une et encore une.
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