dimanche 19 juin 2011

Il est des promenades qui ressemblent à des livres...


Il est des promenades qui ressemblent à des livres …

Des étangs qui regorgent de mots épuisés …

Cette nuit, je bois

Je bois cette eau ambrée et brûlante qui s’est noyée en moi il y a 799 secondes exactement

Je suis sortie m’abreuver en cet étang minuscule qui sommeille là, au pied du lit

Il est, au pied des couches solaires des cathédrales de verre

Je me suis noyée aux pages d’un livre obscur

Là, au pied du lit

Juste poser un pied et me laisser glisser

Une flaque de rien

Une laque ambrée gisante

Promesse en liesse démembrée

Et doucement, épouser ces quelques centimètres

Sommeils aphones aux larmes de sang

Le sang n’étant plus le sang mais bien cet or rouge des vaincus

Entrer de tout corps en cette glaise originelle

En aimer le dégoût jusqu’à la déchirure

Et là, ramper doucement au goudron des semailles avortées

Traverser cette vague angoissante et menaçante et oser le plongeon

Là, en cette flaque tentatrice

L’or des gisants distille en Verbe neuf le passage du seuil

Le corps n’étant plus le corps mais bien cette chair qui me sert de vaisseau

La traversée se fera sous eau, en apnée

Apnée de vos transhumances interdites

Il est au pied du lit un désert de feu

Enfoui, là, aux bras d’une flaque

Puisqu’il est dit que je ne peux vous Vivre

Je graverai mon destin aux Vaisseaux engloutis

Et bien que brisée et démantibulée, je me relèverai de mes cendres …

Fluide et souple aux blessures inscrites

Je m’endormirai là, au pied de ce lit

Roulée en boule et silencieuse

Une larme de sang glissant au poignet gauche

...

2 commentaires:

  1. C'est tellement beau que je me glisse dans les mots, en silence, comme dans un cocon de plaisir.

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  2. Belle lumière céleste sur une terre trempée de sang après une guerre, encore une et encore une.

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