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Il égrenait les mélodies du temps ...
Arpenteur désuet aux parois des cathédrales ...
La nuit tombe au coeur des cités ...
Chant silencieux aux faîtes des clochers ...
Et à y tendre l' oreille,
il me semble que les statues se réinventent de nouveaux chants ...
Choeur mélancolique en hommage des saltimbanques condamnés ...
Les moines d'antan osaient aux crépuscules naissants des odes d'anarchie et de liberté ...
Eux seuls me restent en mémoire ...
Palabres dérisoires aux livres de traverse ...
Chante, chante, chante ...
Audaces mélodiques à la ferveur des partitions ...
" Un étrange sourire mourant sur ses lèvres
il poussa l'alambic aux vapeurs apaisées.
Il savait maintenant ce qui manquait encore
pour qu'y naisse l'objet sublime.
Il lui fallait du temps, du temps - des millénaires
pour lui et la cornue qui bouillonnait;
dans le cerveau des astres
et dans la conscience à tout le moins la mer.
La chose inouïe qu'il avait désirée,
il la lâcha cette nuit-là.
Elle revint à Dieu et à son antique mesure.
Mais lui, balbutiant comme un ivrogne,
penché sur la case secrète, il convoitait
la parcelle d'or qui lui revenait."
L'alchimiste, Rainer Maria Rilke