Me diras-tu, Ami, la saveur des pétales et l'aube des épines adoucies ?
J'entrerai en coeur de ces nids minimalistes
Y graverai des bribes de mots désenchantés en enchantement de miroirs végétaux
Je glisserai doucement aux parois des nacres usés et arpenterai en méandres invisibles la sève endormie
Entends - tu à l'envers de ce repos virtuel palpiter les ports de délivrance et soupirer les lagunes écarlates
J'attends en cet antre fragile la promesse d'un retour heureux
Je songe en apnée à cette voix qui tarde
Ecart de langage aux muétudes imposées
J'ouvrirai mon corps au jour qui se lève et inscrirai en lettres parcheminées
l'abîme des mots retenus
Cheveux débridés à tes doigts ambrés
Blancheur des déserts au salant des océans
Rides éphémères aux lits de mousse improvisés
Palais de soie aux peaux délivrées
Aux béances de mémoire sommeillent des naissances omises
J'enfanterai en ton corps des livres inédits
Dessinerai à la pointe de tes seins des horizons miniature
Nous défendrons de nos sourires les frontières de papel
Et gémirons de concert aux sources libérées
Aux béances de grimoire gisent des élixirs de vie
Athanors de braises aux clepsydres brisés d'un temps figé, imposé, exigé ...
Je soufflerai sur l'immobilité apprivoisée
J'ai expiré l'attente, vierge et fragilisée
Les voiles sont de bonne augure
Aux béances d'attente vaincue sommeille une terre assoupie en attente du retour de transhumance ...
Chant d'offrande au laboureur heureux ...