dimanche 27 mai 2012

Je suis venue de nuit ...


Je suis venue de nuit distiller ton errance
Réveiller aux mémoires des solitudes apprises
Argumenter de chiffres de salvatrices répulsions
Parures d'éternité aux silences dissimulés
Luxure d'or aux fragrances abyssales
J'ouvre alors le Grand Livre des promesses endeuillées
Secoue d'un geste rédempteur les poussières ailées
L'ombre a pour l'heure  des désirs de marbre noir
La griffure des plumes en caresses insolites
Le parchemin se souvient de la vie ôtée
L'encre se remet à peine d' amours sépiacées
Ivresses d'algues aux lits d'outre -tombe
Murmures - océans aux psaumes millénaires
Divergence obligée aux lendemains brumeux
...
Aube nourricière au sous-venir d'embrun
Il est aux vagues figées des paysages inédits
Arrêter le temps et suspendre le sel
Les pratriciennes sont venues vêtues de prusse et d'écume
Auréolées d'amertume et de lichen ambré
Devines-tu au détour des échos ces chants de sirènes échouées
Procréation avortée aux falsifications des cartes
Et je me relèverai, héritière étonnée de ces noces insolites
 Miroir sans tain d'un ciel obscurci
Il est aux Tours de Babel incendiées des Pentecôtes virginales
Les mots se souvenant de pierres  d'effroi et de sable carmin
Aux ailes des colombes des échancrures de dentelles souillée
Viendra la Grande Crainte des sécheresses et des Veuves
L'Océan en agonie de mémoire diluvienne
Larmes de Dieux en  reflets de nacre
Errance de perles aux fermetures minérales
...
Aurore promise au parvis de cathédrales éteintes
Fissures gravées de vagues destinées
Et je serai d'algues sombres et de morne tourment
D'aspiration mouvante et d'alliance secrète
Psaumes d'émeraude aux encolures à venir
D' ébauche -espoir et de transhumance infligée
...



samedi 12 mai 2012

Il est aux fissures d'Amour de plume ...



Il est aux fissures d’Amour de plume
Des échancrures inédites
Des mots à disséquer
Et l’épousée elle-même sort de la chambre nuptiale
Elle tourne avec méthode les aiguilles d’un pendule rouillé
Renverse la vapeur d’une promesse avortée
Chante à corps perdu les psaumes disséqués
Antigone différée aux orgues des Mers déchaînées
Et vous croyez, Hommes de peu de foi qu’il suffit d’un renoncement pour heurter les certitudes
La poésie n’a que faire des retournements imposés
Elle délivre solitaire les mots réservés
La page blanche recueille étonnée les ébauches calcinées
Encre inversée au calame d’une plume voilée
Et vous voudriez que je dorme tranquille
J’irai encore et toujours de l’avant
On ne tue le poète en menace d’internement
Il rit à gorge déployée et s’aventure aux ailes d’albatros
Il est aux fous, aux sages et aux faiseurs de mots des syllabes communes
Juste oser les entendre et ne point les pourfendre
Il est Aux Amours de plumes de beaux lendemains encore
Une plume au chapeau en pirouette de sablier
...

jeudi 10 mai 2012

Dérive vermeille ...


Dérive vermeille au pont brisé 
 Transhumance d’algues déferlantes
 Entends-tu à l’horizon poindre la ligne incarnat ? 
Cicatrice écarlate aux silences trop pleins
 J’irai vierge en ce monde inexploré
 Y recueillerai la sève des solitudes carminées 
Au retour, doucement J’ornerai la proue d’amaryllis destituées
 M’évanouirai aux draps assombris d’une nuit particulière
 Tu te demanderas longtemps encore si j’étais réelle ou songe
 Le souvenir se joue parfois de nos certitudes
 A la paroi des coffres endormis
 J’oserai la caresse rédemptrice
 Les pétales, la nuit révèlent leurs secrets éphémères 
Je distillerai leur parfum à tes cris de folie 
Tu te demanderas toujours s’ils sont vivants ou morts 
Les sens se jouent peut-être de nos habitudes
 Et, passant dans la rue, tu souriras, muet aux ombres fatiguées
 L’Amour seul ose les chemins de traverse 
Encre rougeoyante aux versants des averses 
Mots fragiles aux cœurs des amants dispersés