lundi 31 décembre 2012
Septième Nuit Sainte ...
Du 29 au 30 12 2012 : Quand le Golden yellow - vert rejoint les Golden Yellow et le Transparent Ocre, les Terre de Sienne brûlée, Orange, Vermillon, Carmin, Magenta ...
La septième nuit voit cette rencontre s'opérer ..
Il est le 31 décembre, à 21 heure 49 , une migraine m'a tenue loin des écrans ce jour ..
.J'en dirai peu de mots, une migraine comme une rupture de tension intérieure ...
Peut-être est - ce cela cette approche du 1er janvier, de cette double tête de Jean, tournée à la fois vers le Passé et vers le Futur ...
Les couleurs d'origine sont un peu " salies " par le vert posé, quelque chose d'un brouillard un peu brun flotte ..
.Je verrai lors de la pose du viridian de cette nuit ...
Juste pour l'instant, aller la lenteur et ne rien brusquer ...
dimanche 30 décembre 2012
Sixième Nuit Sainte ...
La 6ème nuit voit les Golden Yellow et Transparent Ocre rejoignent les Terre de Sienne brûlée, Orange, vermillon, Carmin, Magenta ...
"Nuit du 29 au 30 décembre 2012 : le Golden yellow et Transparent Gold Ocre ont rejoint les Terre de Sienne brûlée, Orange, vermillon, Carmin, Magenta ...
Et d'énumérer ainsi les tons, je revis à chaque fois les étapes et émotions mais cette nuit, il s'en est fallu de peu que tout ne sombre ; j'avais opté pour un Jaune Cadmium : assassin, d'une opacité qui tuait tout le reste ...
Bon, j'ai beau me dire que je respecte le chemin que je me suis tracé, faut pas exagérer quand même ...
Alors, d'effacer au White Spirit cette couche mortifère , un peu d'autres voiles s'en sont allés aussi ...
Peu importe, je me suis sentie revivre à cet instant même ... et là, le voile ocre semble dorer un peu les rouges ...
Demain me dira à la lumière du jour ... Dehors, il pleut, je viens d'ouvrir la porte car les vapeurs d'huile et de white sont prenantes en ce petit espace qui est à la fois pièce de vie et atelier ...
Cette pluie et la fraîcheur entrante me vont bien, elles viennent habiller la mélancolie qui est mienne cette nuit ..." : écrit cette nuit juste après avoir vécu l'expérience du Jaune ...
"Je suis revenue ici …
En ce pont grisant qui transperce les flots
L’errance m’a menée loin
A des lieues et des lieues de vos rivages
Et ce sont voiles colorés qui m’ont guidée de nuit
J’ignorais alors leur invisible dessein
Et c’est tristesse en mon âme
Comme de jeter au loin les habits de parade
Je me tiens nue en ces eaux troublées
Les ans ont agi de concert, imperceptiblement, sûrement
Bas les masques, que s’éveille un vent de tempête
Celui-là même qui me donne chair et ravive mon esprit
Que dansent les voiles aux cordages dépareillés
Le cap sera d’instinct et les routes d’écume
La mélancolie cette nuit me donne envie d’envol
J’ouvrirai mes ailes aux mâts de misère
M’inventerai des rivages incertains
Bas les masques, que se lève un vent de franchise
Je me poserai en ce pont et laisserai couler les larmes
Une mèche rebelle aux coiffures figées
Que ferai-je, femme vieillie aux parois du destin
Que viennent à moi les miroirs de Vrai
Que s’osent les reflets d’or et de gris
Que se répudie le songe s’il n'est de chair
Il est temps de réveiller les mues
Que se lève le vent aux frissons d’un temps neuf
Les voiles se sont hissés, de Magenta, de Carmin, de Vermillon et d’Orange
Songes encore d’un passé d’au-delà
Le Terre de Sienne brûlée a retourné le passé en présent
Que soufflent des Vents nouveaux aux promesses à construire
Le Jaune s’est insinué, assassin, opaque, castrateur
Je me suis réveillée d’une mort préméditée
Ai osé la révolte et effacer les oracles
Que se lève un Vent de Liberté,
Que gronde l’Océan aux coffres ouverts
Je préfère à la promesse d’un soleil aveuglant la sueur d’une terre d’Ocre
Que se voile cet astre trop tôt né
Je tourne la face et en saisirai ce qui me sied
Je n’ai qu’à faire de vos éclats et vos modèles assis
La femme vieillissant ouvre la cape et agite ses ailes
L’oiseau est d’envergure, le vol assuré
Le doré du ciel se souvient des Mystères
Renaissent des Temples secrets les promesses avortées
Le miroir n’a de tain, il reflète l’intérieur
Que se lève le Vent des Humbles
Il parle aux oiseaux et s’invite à nos tables
Et c’est Vent d’allégresse au Devenir des Hommes
La Solitude ce soir me sera pierre à rouler
Je retournerai la tristesse de l’intérieur et entonnerai un chant de grâce
Que gronde Eol aux cœurs des soupirants
Je tendrai l’oreille aux frémissements des marées
Il est en l’Océan des Vaisseaux solitaires
Que danse ce Vent nouveau aux jupes de toile
Que se gonflent les dentelles des voiles mouillées
Il est aux Vaisseaux solitaires des Amants audacieux
Et j’irai silencieuse à vos tables oubliées
Il est des gestes fous aux repas des Noces désertés
J’oserai un Vin nouveau au granit des sureaux
Que fermente la sève aux tonneaux des noyés
L’Océan entonne un chant d’outre-tombe
Et c’est chant oublié aux épaves endormies
La femme d’âge s’aventure en ces lieux
Elle soulève les vagues et renverse les linceuls
Il est aux Vents des Morts des sons à inventer
Que se lèvent les voiles à l’apocalypse des Justes
Et c’est astre renversé aux sourires édentés
Et c’est cohorte d’Hommes et de Femmes aux cérémonies improvisées
La Femme cette nuit retrouve ses mots
Il est au recueil des nuits des renaissances inattendues
Et j’irai seule encore aux faîtes des écumes salées
Brandissant le lys aux fragrances des algues
Je me draperai d’or et de corail
Amante encore d’une promesse à venir
… "
Voici le Jour à présent et une autre rencontre avec la toile, complémentaire, une expansion de point de vue ...
J'ai souvenir de la lutte et de l'enjeu de cette nuit et ces moments de retournement me sont baume au coeur ...Longtemps aussi que je n'avais écrit, l'écriture naît souvent comme une explosion, comme un trop plein se frayant irrémédiablement chemin au-delà de ma volonté ...
J'en ressors souvent soulagée, épuisée, guerrière debout ...
Cet enjeu du Jaune, ce choix d'intervenir au-delà du prémédité m'est salvateur ...
Garder toute liberté face à la " Tradition " à l'école du poser et du Peindre ...
Il m' est en tout acte de créer quelque chose de la transgression , à la fois fascinée du Savoir faire des Anciens et cette impulsion qui est mienne de défaire, triturer, malaxer, poser et ôter qui me tient au corps, à l'intuition ...
C'est celà de moi que j'ai laissé parler hier, c'est cette intimité avec la toile qui me donne l'audace de briser carcans et "recettes " pour chanter l'expérimentation ...
Conjuguer cette individualité avec ce chemin méditatif sur les Nuits Saintes m'offre de nouvelles destinations ..
. Et de repenser au temps où j'écrivais des icônes et cherchais ma propre expression de spiritualité ..
. J'ai délaissé les modèles écrits et suis allée mon propre chemin, hors toute église loin de tout dogme car à mes yeux, le religieux se vit en intime, en expansion, en bouquet libre, je n'ai cure des Eglises et des appartenances ...
Mon monde est ailleurs, bien au-delà, bien au-dedans ...
La couche ocrée de cette nuit brille doucement comme un murmure pudique, la lumière du jour s'y accroche ci et là ...La communication est créée , le lien bien présent ...
Et j'affirme , qu'ici, maintenant, ailleurs et dans mille ans, celà est vrai ...
Cinquième Nuit Sainte ...
La cinquième nuit voit le Terre de Sienne rejoindre les Orange, Vermillon, Carmin Magenta ...
C'est le moment où les formes qui à l'origine étaient collées se fondent avec le fond ...
Est-ce cette harmonisation qui amène quelque chose de l'apaisement en moi ?
En posant cette nuit le Terre de Sienne brulée, je sentais monter de l'intérieur comme un chaleur douce, comme une sensation rassurante et de paix ...
Le Rouge des origines se donne encore à lire, l'on sent la force du volcan mais un feu dormant, en dormance, toujours vivant et bienveilant, veillant ...
L'envie viendrait à ce stade de diriger un peu plus ce qui se passe sur la toile, de décider ou poser ombre et lumière mais j'ai envie de continuer à suivre le cheminement que j'ai choisi pour ces 12 nuits saintes et à poser un à un les voiles colorés , en acceptation ...
J'imagine déjà les diverses possibilités qu'offre cette superposition de voiles en acte ' d'enlèvement " ... Peindre étant pour moi autant poser qu'enlever ...
A nouveau, me voilà imprimant à mon impulsivité quelque réserve et j'aime cet exercice auto-imposé ...
Se passe ici quelque chose de l'incarnation, de la venue sur terre , de la descente sur une terre en sommeil, en veille ...
Quatrième Nuit Sainte ...
La quatrième nuit voit l'orange rejoindre les Vermillon, Carmin et Magenta ...
Et ce voile orange passe peu à peu au-devant, recouvrant délicatement les espaces plus foncés ...
Mon âme s'habitue peu à peu à ces " Meurs et devient " et même si une certaine nostalgie demeure, quelque chose de la Confiance s'installe ..
.Cette confiance d'avoir choisi librement un processus et de l'expérimenter jusqu'au bout ...
Alors, je vais mon chemin, paisible ( le temps me l' a appris ) et déterminée, de cette détermination douce des simples ...
Qu'est ce voile qui passe au-dessus ?
Comme une annonce de changement qui se précise, de renversement, comme une incarnation qui se veut plus présente ...
Je garde en mémoire les étapes précédentes et n'ignore pas que même si elles ont quitté la scène du directement visible, elles participent à ce qui s'opère au présent , en présence ...
Ci et là quelques murmures colorés de ces étapes mais malheureusement, la photo ne me permet pas de vous partager ces subtilités , je ne peux que les évoquer, essayer de les décrire peut - être ?
Qu'en dirai-je ?
Je parlerais d'éclats, de lumière du dessous qui paraît encore ci et là, douce vibration, suggérée, qui demande l'intimité du proche pour se dire ...
L'orange lui, en venant au devant offre plus une lumière extérieure qu'intérieure, du moins dans le contexte où il se trouve ici même ...
Et je me dois de me rappeler que la base de ce cheminement n'était pas vierge mais nourrie déjà du " chaos " , assemblage déchiré d'empreintes de fougères sur papier, avec ses ombres et clartés ...
Alors là, je vais, riche du souvenir et dans l'attente de ce qui sera ...Dans un présent suspendu ...
Et j'affirme que tout celà est vrai , ici en ce 28 décembre 2012 à 12 heures 09 ...
Troisième Nuit sainte ...
La troisième nuit voit le Vermillon rejoindre le Magenta et le Carmin …
Et je me dois de réfréner mon envie de grand changement …
C’est fou ce que chaque étape m’apporte d’imprévisible, je peins la nuit, sachant bien que là, au cœur des ténèbres, à la lueur d’une lumière artificielle, je n’ai pas accès à la couleur indemne de toute influence extérieure mais de toute façon, quelque soit le moment de communication avec l’être de couleur, nous sommes d’ores et déjà sous l’influence de la lumière qu’elle soit naturelle ou artificielle …
Ne pourrions – nous donc pas y plonger en bain tout notre être, la recréer à l’intérieur, vierge de toute influence et me voilà à penser aux aveugles qui n’y ont pas accès visuellement …
D’autres manières peut-être, je ne sais …
J’étais donc là, cette nuit à poser cette couche de vermillon et à sentir en moi monter un certain énervement à ne pas voir de changement radical …
Belle prise de conscience !!! Me voilà parlant et dissertant de voiles colorés et attendant des changements brusques …
Juste un moment de recentrement, de recueillement intérieur et je retourne la situation de l’intérieur : accepter, voilà à nouveau le mot clé : accepter cette lenteur, cette subtilité, ce murmure de tonalité …
Une paix s’installe alors mais je n’en suis qu’au début des surprises car sans cesse en cette étape, je passe de l’extérieur en l’intérieur : le Vermillon recouvre à la fois l’ombre et la lumière des papiers de base, comment jongler avec cet incessant va et vient ?
Comment faire parler et l’un et l’autre ? Doucement, délicatement, avec gentillesse ai-je envie de dire …
Et là, en ce moment présent, à mes côtés, un paysage qui à nouveau évolue …
Le monde des songes se doit de mourir à lui-même pour que le présent physique se dise …
Je ne peux pas dire que je n’en ressente pas quelque tristesse : accueillir à nouveau ce qui est là et garder espoir en ce qui sera …
Et j’affirme que là, ce 27 décembre 2012 à 9 heures 34, tout cela est vrai …
Les douze nuits saintes ...
Je me demandais comment accompagner cette année les 12 nuits saintes ... La réponse vient de m'être donnée par un tableau commencé hier, fait de fragments d'empreintes de fougères ... encore chaotique par sa forme et c'est ce chaos lui-même qui m'a inspiré le chemin qui serait lien ... A chaque nuit, un glacis, une aurore de lumière ... Nuit après nuit, jusqu'au 6 janvier ... Je ne sais ce qu'en sera le résultat, juste vivre le processus et accueillir ce qui naîtra ...
La première nuit est se colore de Magenta …
Il m’a fallu mettre en œuvre une volonté douce pour ne pas faillir à cette première étape, la fatigue hier était au rendez-vous, j’ai contourné cet état ou plutôt m’y suis alliée, le voile de magenta s’est posé doucement, délicatement, sans préméditation .
A mon réveil, ce matin, il était là…
Il est à présent 16 heures 45 et il y est toujours modulant avec la lumière ambiante, offrant au fur et à mesure du jour de multiples lectures .. ; Le tentation était à l’aube de relire les notes sur les nuits saintes ou les textes de Liane Collot d’Herbois sur le Magenta et puis, la notion de silence s’est invitée … surtout ne rien lire, ne rien imposer, ne rien projeter …
Vivre ces présences en roue libre …
Je vis donc depuis le réveil en cette couleur en ces formes , écho de la préhistoire qui ci et là s’invitent …
Voilà bien là le premier étonnement : je ne pensais pas en entamant ce cheminement que le voile posé se vivrait non seulement au présent de la pose mais se prolongerait pendant le jour …
Ce bain de Magenta flotte en la pièce , au moment où j’écris ces mots, il est là, à ma droite, gardant une certaine distance car il s’agit bien là de cette tonalité, qu’elle s’offre et se retient tout à la fois …
Et cette réserve invite je ne sais pourquoi à une certaine rêverie, cet insaisissable donne à lire quelque chose du lointain, de l’extrêmement lointain, un langage d’un autre temps et pourtant intimement lié à la gestation …
C’est le moment où les mots coulent d’eux-mêmes, se déploie face à moi quelque chose des temps anciens, du murmure de l’humanité, de ce temps où l’humanité songeait encore, plongée tout entière en cette atmosphère gestationnelle et c’est comme – ci visages et formes animales, végétaux entrevus flottaient, glissaient en un tableau onirique …
Et j’affirme que tout cela m’est vrai …
La seconde nuit voit le Carmin rejoindre le Magenta …
L’ambiance change du tout ou tout, l’on passe du songe à l’intensité, les ombres se disent de plus en plus, quelque chose de la passion et du sang de la gestation auréole les contours …
Une autre tonalité, d’autres lectures et je ne sais si la clarté qui transparaît provient du Magenta d’origine ou des nuances de Carmin … Les chemins de couleur gardent une part de leur secret, règne néanmoins ici quelque chose de la vibration …
Il y a à chaque fois dans cette démarche choisie quelque chose du deuil à effectuer : laisser aller la couleur qui reposait sur la toile pour lui adjoindre un nouveau voile coloré, accepter la mort de certaines zones, de certaines qualités pour en accueillir d’autres, encore inconnues, inattendues …
Et savoir que cela sera ainsi chaque nuit : garder intacte la paix face à ce qui meurt pour accueillir ce qui devient avec confiance, surprise, abandon, presque …
Et tout à coup, cette révélation intérieure que la sève est le sang des plantes, sont-ce les empreintes de fougères qui m’entraînent vers cette interprétation ?
Une nouvelle expérience aussi est celle de poser ici, mes ressentis face aux tonalités, sans soucis d’exactitude ou de correspondance de ce qui se dit ou s’est dit sur la nature de ces couleurs, oser être ici et maintenant moi-même face à se qui se donne à lire …
Et j’affirme que là, en l’instant, tout cela est vrai …
samedi 29 décembre 2012
Je suis revenue ici ...
Je suis
revenue ici …
En ce pont
grisant qui transperce les flots
L’errance m’a
menée loin
A des lieues et des lieues de vos rivages
Et ce sont
voiles colorés qui m’ont guidée de nuit
J’ignorais
alors leur invisible dessein
Et c’est
tristesse en mon âme
Comme de
jeter au loin les habits de parade
Je me tiens
nue en ces eaux troublées
Les ans ont
agi de concert, imperceptiblement, sûrement
Bas les
masques, que s’éveille un vent de tempête
Celui-là
même qui me donne chair et ravive mon esprit
Que dansent
les voiles aux cordages dépareillés
Le cap sera
d’instinct et les routes d’écume
La
mélancolie cette nuit me donne envie d’envol
J’ouvrirai
mes ailes aux mâts de misère
M’inventerai
des rivages incertains
Bas les masques,
que se lève un vent de franchise
Je me
poserai en ce pont et laisserai couler les larmes
Une mèche
rebelle aux coiffures figées
Que
ferai-je, femme vieillie aux parois du destin
Que viennent
à moi les miroirs de Vrai
Que s’osent
les reflets d’or et de gris
Que se
répudie le songe s’il n'est de chair
Il est temps
de réveiller les mues
Que se lève
le vent aux frissons d’un temps neuf
Les voiles
se sont hissés, de Magenta, de Carmin, de Vermillon et d’Orange
Songes
encore d’un passé d’au-delà
Le Terre de
Sienne brûlée a retourné le passé en présent
Que
soufflent des Vents nouveaux aux promesses à construire
Le Jaune s’est
insinué, assassin, opaque, castrateur
Je me suis
réveillée d’une mort préméditée
Ai osé la
révolte et effacer les oracles
Que se lève
un Vent de Liberté,
Que gronde l’Océan
aux coffres ouverts
Je préfère à
la promesse d’un soleil aveuglant la sueur d’une terre d’Ocre
Que se voile
cet astre trop tôt né
Je tourne la
face et en saisirai ce qui me sied
Je n’ai qu’à
faire de vos éclats et vos modèles assis
La femme
vieillissant ouvre la cape et agite ses ailes
L’oiseau est
d’envergure, le vol assuré
Le doré du
ciel se souvient des Mystères
Renaissent
des Temples secrets les promesses avortées
Le miroir n’a
de tain, il reflète l’intérieur
Que se lève
le Vent des Humbles
Il parle aux
oiseaux et s’invite à nos tables
Et c’est
Vent d’allégresse au Devenir des Hommes
La Solitude
ce soir me sera pierre à rouler
Je
retournerai la tristesse de l’intérieur et entonnerai un chant de grâce
Que gronde
Eol aux cœurs des soupirants
Je tendrai l’oreille
aux frémissements des marées
Il est en l’Océan
des Vaisseaux solitaires
Que danse ce
Vent nouveau aux jupes de toile
Que se
gonflent les dentelles des voiles mouillées
Il est aux
Vaisseaux solitaires des Amants audacieux
Et j’irai silencieuse
à vos tables oubliées
Il est des
gestes fous aux repas des Noces désertés
J’oserai un
Vin nouveau au granit des sureaux
Que fermente
la sève aux tonneaux des noyés
L’Océan
entonne un chant d’outre-tombe
Et c’est chant
oublié aux épaves endormies
La femme d’âge
s’aventure en ces lieux
Elle soulève
les vagues et renverse les linceuls
Il est aux
Vents des Morts des sons à inventer
Que se
lèvent les voiles à l’apocalypse des Justes
Et c’est
astre renversé aux sourires édentés
Et c’est
cohorte d’Hommes et de Femmes aux cérémonies improvisées
La Femme
cette nuit retrouve ses mots
Il est au
recueil des nuits des renaissances inattendues
Et j’irai
seule encore aux faîtes des écumes salées
Brandissant
le lys aux fragrances des algues
Je me
draperai d’or et de corail
Amante
encore d’une promesse à venir
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