Voici que vient de s'incarner la seconde série de trois illustrations ...
Au total , il y en aura douze ...
Douze : quatre fois trois pour une lente métamorphose de la blessure de guerre à la paix ...
Douze comme une unité, comme un cycle de Vie ...
Merci à ceux qui, ici bas et au-delà invitent à ce que se réalise ce projet ...
Collaboration artistique
Poèmes de Henri-Louis Pallen
http://www.lierreentravail.com/index2.html
Illustrations de moi-même
Ambulation
Halo de brouillard autour d’un mont au-dessus
d’Orbay
sous la garde du Lac noir et du Lac blanc
ceints de neige,
sans menace apparente à la décadence du jour.
Mettre un pied devant l’autre par ici n’est
jamais simple
bien que nul piège d’aucune sorte, présent au
bois
ne doive mettre fin à la vie des gens qui
promènent.
Malgré ce calme insigne, on est proche du
danger.
A flâner sur la route peu de risque
d’embuscade
autre que celle, trop imprévisible, du destin.
Les machines de guerre, endormies de longue
date
mais toujours en faction ici ou là, en
souvenirs,
ont tellement fait mourir par le passé qu’il
en reste
en chacun d’entre nous une part de soi en
débris,
une ruine secrète à bien des égards indicible,
passée sous silence, promise à rester dévastée.
Carrefour
La menace grondait sur l’étoile du
Quatre-Vents,
verrou pour les deux dispositifs qui se faisaient face ;
des passereaux hasardaient leurs trilles vernaculaires.
Les camps avaient les moyens de la facture à régler
en membres perdus, en sang répandu, en innocence,
en familles privées d’horizon par le désespoir.
Les pères n’étaient plus qu’un prolongement de leurs armes ;
les hommes se comptabilisant dans le matériel
ils étaient là pour s’égaler aux machines de guerre,
hommes-gâchettes, hommes-grenades, hommes-viseurs
car la victoire finale seule était prise en compte.
On espérait ne jamais recevoir ce qu’on donnait
pour le pays aimé, de mitraille généreuse.
On faisait front, pas juste pour soi mais pour lui surtout
préparé à endurer, dans le corps comme dans l’âme
dans la reconquête du territoire, cher pays.
Touché d’un projectile ennemi, identique aux nôtres,
le corps lui-même n’est qu’un paysage dévasté
où le temps se charge d’aggraver le mal par la suite.
Pour qui n’est pas encore dans la voiture des morts
scoliose, déséquilibre de la colonne, voûte,
rappelleront tous les jours la guerre, au meilleur des cas.
Voix du silence
On te savait avare de mot doux mais tes yeux
parlaient,
tu gardais pour toi la douleur, nous
partagions le reste.
Parti homme à la guerre tu revins père avant
tout,
moins un bras tu nous revins avec plus d’amour
encore.
Comme s’ils n’avaient pas le même sens que
pour nous
entre les mots et toi on sentait un sas de
silence,
tu les pesais à l’aune de la douleur sans
image
et du sang non métaphorique que tu as versé.
Tes joies
rayonnaient car ton mal passait inaperçu,
avec toujours
aux lèvres une bonne blague à rire ;
cependant que
nous nous réjouissions autour de toi
tu endurais
solitaire, sans le secours du dire.
Comment t’en savoir gré aujourd’hui, hormis
être heureux
de décliner, liée à ta mémoire, notre joie
à être là, restés avec toi dans le filigrane
pour partager cette terre d’harmonie sous le
ciel ?
Je comprends maintenant tout ce que tu ne
disais pas,
père diffus, dont nous ressentons Ici la
présence,
ce ne sont pas tes mânes que j’embrasse, mais
toi
dont je sais la part reçue le matin, dans la
lumière.
sans voix
RépondreSupprimerjuste une odeur de poudre ou de chair à canon
... et
c'est très beau
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerTes derniers travaux sont magnifiques ma kaikan... quelle belle communion ... la main sur le coeur je dis merci
RépondreSupprimerdans cette dernière note je ne vois que la première et troisième photo, oserais-je te demander de me prêter cette dernière photo, je trouve qu'elle accompagnera parfaitement un de mes textes programmé pour le 18 février..
Je t'embrasse
Avec plaisir, tu peux la prendre , Ma Maria ;-)) Vraiment avec grand plaisir ;-))
RépondreSupprimerDouces pensées
Oui Néo ...
RépondreSupprimerCe travail est vraiment particulier à vivre aussi, en cette frontière entre blessure et transcendance , une très belle aventure ... Merci de tes passages ... ;-))
merci
RépondreSupprimeralors je prends
et j'embrasse
;-)
;-)) avec joie, Maria ;-))
RépondreSupprimerIl y a ici des traversées du miroir et des découvertes qui ne peuvent être superficielles. La démarche est profonde.Je devrai revenir.
RépondreSupprimerJ'ai lu à haute voix vos deux derniers textes, grapillé des impressions; je reviendrai sentir, palper en silence, avec la voix, le cœur.
Je me mettrai à l'écoute de votre perception.Je sens qu'ici beaucoup de forces font leu nid, que la quête est ciselée, qu'elle ouvre le chemin.
Merci.