dimanche 30 décembre 2012

Les douze nuits saintes ...


Je me demandais comment accompagner cette année les 12 nuits saintes ... La réponse vient de m'être donnée par un tableau commencé hier, fait de fragments d'empreintes de fougères ... encore chaotique par sa forme et c'est ce chaos lui-même qui m'a inspiré le chemin qui serait lien ... A chaque nuit, un glacis, une aurore de lumière ... Nuit après nuit, jusqu'au 6 janvier ... Je ne sais ce qu'en sera le résultat, juste vivre le processus et accueillir ce qui naîtra ...



La première nuit est se colore de Magenta …
 Il m’a fallu mettre en œuvre une volonté douce pour ne pas faillir à cette première étape, la fatigue hier était au rendez-vous, j’ai contourné cet état ou plutôt m’y suis alliée, le voile de magenta s’est posé doucement, délicatement, sans préméditation .
 A mon réveil, ce matin, il était là…  
Il est à présent  16 heures 45 et il y est toujours modulant avec la lumière ambiante, offrant au fur et à mesure du jour de multiples lectures .. ; Le tentation était à l’aube de relire les notes sur les nuits saintes ou les textes de Liane Collot d’Herbois sur le Magenta et puis, la notion de silence s’est invitée … surtout ne rien lire, ne rien imposer, ne rien projeter … 
Vivre ces présences en roue libre … 
Je vis donc depuis le réveil en cette couleur en ces formes , écho de la préhistoire qui ci et là s’invitent …
 Voilà bien là le premier étonnement : je ne pensais pas en entamant ce cheminement que le voile posé se vivrait non seulement au présent de la pose mais se prolongerait pendant le jour … 
Ce bain de Magenta flotte en la pièce , au moment où j’écris ces mots, il est là, à ma droite, gardant une certaine distance car il s’agit bien là de cette tonalité, qu’elle s’offre et se retient tout à la fois …
 Et cette réserve invite je ne sais pourquoi à une certaine rêverie, cet insaisissable donne à lire quelque chose du lointain, de l’extrêmement lointain, un langage d’un autre temps et pourtant intimement lié à la gestation …
 C’est le moment où les mots coulent d’eux-mêmes, se déploie face à moi quelque chose des temps anciens, du murmure de l’humanité, de ce temps où l’humanité songeait encore, plongée tout entière en cette atmosphère gestationnelle et c’est comme – ci visages et formes animales, végétaux entrevus flottaient, glissaient en un tableau onirique …
Et j’affirme que tout cela m’est vrai …




La seconde nuit voit le Carmin rejoindre le Magenta …
L’ambiance change du tout ou tout, l’on passe du songe à l’intensité, les ombres se disent de plus en plus, quelque chose de la passion et du sang de la gestation auréole les contours …
 Une autre tonalité, d’autres lectures et je ne sais si la clarté qui transparaît provient du Magenta d’origine ou des nuances de Carmin … Les chemins de couleur gardent une part de leur secret, règne néanmoins ici quelque chose de la vibration …
 Il y a à chaque fois dans cette démarche choisie quelque chose du deuil à effectuer : laisser aller la couleur qui reposait sur la toile pour lui adjoindre un nouveau voile coloré, accepter la mort de certaines zones, de certaines qualités pour en accueillir d’autres, encore inconnues, inattendues … 
Et savoir que cela sera ainsi chaque nuit : garder intacte la paix face à ce qui meurt pour accueillir ce qui devient avec confiance, surprise, abandon, presque …
Et tout à coup, cette révélation intérieure que la sève est le sang des plantes, sont-ce les empreintes de fougères qui m’entraînent vers cette interprétation ?
Une nouvelle expérience aussi est celle de poser ici, mes ressentis face aux tonalités, sans soucis d’exactitude ou de correspondance de ce qui se dit ou s’est dit sur la nature de ces couleurs, oser être ici et maintenant moi-même face à se qui se donne à lire …
Et j’affirme que là, en l’instant, tout cela est vrai …





1 commentaire:

  1. Comme le temps n'existe pas, je vais reprendre tes textes comme si je vivais les nuits. tu les as commencé quand mon athanor ordinateur était parti dans le déménagement et un mystérieux lieu, en attente de retrouver le flux de la connexion. Je t'embrasse.

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