J'ai dégrafé l'oeillère des pochettes ennoblies
L'air marin se complait aux poitrines qui se soulèvent
Pans de cathédrale antique en épave de cité
Les anges ce soir ont goudronné leurs ailes aux algues enlisées
Anges de suie à une humanité malade
Et vous voudriez que je dorme tranquille
Il est aux souffrances du monde des soupirs inépuisables
Les plus grandes misères sont celles dont on ne parle pas
Et vous voudriez que je me taise
Que je taise ces enfants qui meurent de faim et sous les bombes
Motus et bouche cousue
No comment
Et je reprends la voile d'un Kaïkan meurtri
Les plus grandes fragilités sont celles qui me sont couronnées
Douleurs sourdes au seuil des passagers clandestins
Tour de babel qui trouve sa pentecôte
Tour de pise aux illusions de circonstance
La vertu des bien-pensants a un goût d'amertume
Je revendique la bâtardise des errances de lumière
Eclat de rire aux pétales des lys embaumés
Et j'irai droit encore aux détours des marées
Ici, là et ici aux dépends des bienseillances
Rire et sourire aux visages défaits
Ecrire une rencontre aux dos courbés
Panser une blessure aux vieillesses imposées
Briguer une audience aux procès imaginés
Couvrir d'une couvrante les corps dépossédés
Ose enfin un sourire aux bouches édentées
Et tendre une main aux manchots accidentés
Offrir enfin un bouquet aux poètes des rues et aux enfants innocents
J'irai encore jusqu'à bout de forces
Tel est mon chemin
Tel est mon désespoir et ma poudre de perlimpinpin à la fois
...
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