C’étaient de très grands vents sur toutes faces du monde
De très grands vents à enhardir les timides et débrider les chevaux enchaînés
A l’immensité des océans se donnaient rendez vous les étoiles du désert
Et c’étaient noces de cristal aux faîtes du vaisseau
Noces tendues du feu de milles désirs
Le vent la nuit affole les chevelures et endiable les étoffes
Il tourmente les raisons et falsifie les donnes
Mugissements éthériques aux parois endormies des peaux
Et là, doucement se réveillaient les amants discontinus
Ils n’avaient cure des fioritures et osaient la multitude
Mirages incarnés dans leurs plus folles nuits
Le vent, la nuit délivre les pages vierges
Le verbe se distille en encre sympathique
A le lire, les anges se gaussaient
Rire fou des ailes aux voiles gonflées d’attente
Ivresse des amants à l’envers du décor
Absinthe inversé des mâts de misère
Sur le pont rougeoient les lustres
Parchemins carmin aux élévations des cils
En amont sinuent les algues
Fleurs solitaires au berceau de dunes assoupies
L'océan cette nuit a rendez vous avec les éternités de sable
Aux faîtes de soupirs de grandes orgues se délient les voiles
Voiles envolées aux bras de vents de folie
La folie n’a cure de la raison
Elle signe et rebondit aux archers en cavale
Démesure assumée de symphonies chérubines
L'écho est chant de joie aux mugissements enhardis des vagues ...
Aux plis des parures qui doucement se dénouent
S’interrogent les cœurs qui pudiquement s’ébrouent
Dénombres-tu les milles parfums de soie
Myriades d'irisations aux facettes d'oser être?
La brise est débandade heureuse à la vigueur du vent
Elle bondit et rebondit aux écumes des salins
Le papillon de mer se distille en frissons de désir
Il s'habille du Verbe et réinvente la langue
La mélopée des lointains rappelle au logis la bergère
Pour oser les fonds marins, il faut l'audace des fous
Libération nôtre
En uniques orfèvres
Oser, oser à nouveau
La découverte des joyaux déconcerte les repères
Elle dénoue les liens et réinvente l'histoire
Les fous démembrent le jardin
Ils ont besoin pour vivre d'immensité et de passion
Les pétales soupirent aux bras des messagers
Aux carcans des armures se dissolvent les boucliers inutiles
Me diras – tu éol l’infini des étreintes en transe
Derviches tourneurs aux mantras envolés
Ose, ose, ose la délivrance sublime
Jaillissement d'écume aux rencontres des peaux
Doucement au lit des sources s’invente les fondements d’Eros
Oasis cristalline aux oasis
Palmiers des anges
Les palmiers en mer s’ébrouent de milles feux
Ils chantent les colères mystifiées
Et se réveillent en passion
La passion est à l’âme splendeur pour peintres nocturnes
Les peaux qui s'embrasent sont vitraux scintillants aux palettes des peintres
Coquilles millénaires aux alchimistes du Verbe Aimer
Nous nous sommes trouvés, Tendre Elu au milieu des nuits
Les nuits de tempête sont écrins aux coeurs qui s'offrent
Nous sommes cet infini des mots et des étreintes
Espaces silencieux en aval des patries désertées
Les patries seront désormais d’un autre ordre
Loin de vos désordres et de vos frontières imposées
Fragrance des mets de caractère et des saveurs délicates
Vaisseau aux draps du désert et nomades en plein océan
Le galet au bout des doigts est velours aux sens
Il dit les chants de mer
Raconte à qui sait l'entendre les épousailles de sable et d'océan
Une langue orale, du minuit des migrations
Juste poser sa joue tout contre lui et laisser couler la source
Insolence du galet qui coule sous la source, en douceur
Se fait emporter par elle
Se nourrit d'elle et enferme en son sein le chant que seuls les amants peuvent entendre
Il est au cœur des galets des mémoires de transhumance
Des sursauts de voix chaudes et des chants immémoriaux
…
Ce texte, en résonance avec mon poète préféré m'a complètement bouleversée. Silence ... et les yeux humides.
RépondreSupprimer" C’étaient de très grands vents sur toutes faces du monde
RépondreSupprimerDe très grands vents à enhardir les timides et débrider les chevaux enchaînés
A l’immensité des océans se donnaient rendez vous les étoiles du désert
Et c’étaient noces de cristal aux faîtes du vaisseau
(...)
Voiles envolées aux bras de vents de folie
La folie n’a cure de la raison
(...)
Le galet au bout des doigts est velours aux sens
Il dit les chants de mer
Raconte à qui sait l'entendre les épousailles de sable et d'océan
(...)
Juste poser sa joue tout contre lui et laisser couler la source
Insolence du galet qui coule sous la source, en douceur
Se fait emporter par elle
Se nourrit d'elle et enferme en son sein le chant que seuls les amants peuvent entendre "
Ces passages où l'on retrouve le souffle d'Homère (Ulysse face à Eole) de Hugo (La Légende des Siècles), la poésie grecque épique nous contant l'Age de bronze et le souffle des Romantiques... et le galet de la source à la rivière et l'océan... qui vient parler enfin à nos sens endoloris...
Une bien belle mélodie, Kaïkan ! Et merci de tes mots laissés sous la chanson de Cesaria...
Je prends , je prends... c'est si bon, si beau.
RépondreSupprimeret à toi douces pensées
une fois encore je ne regrette pas de traçiner dans les blogs...
RépondreSupprimerc'est vraiment beau..
besos emocionados
tilk
Epique et lyrique! Et comme ce que je risque de dire n'a pas le souffle de tes mots, je préfère me taire...
RépondreSupprimerBonne fin de semaine lumineuse et chaleureuse!
de mon amie poète jacqueline saint-jean ce rebond...
RépondreSupprimerBonne année, les Terriens
dit Alice, intarissable
du haut de son trente et un
Sortez vos rêves des caves
et laissez-les vous porter
à travers les vents mauvais
Sous le gui, voyons la glu
des miroirs aux alouettes
Grattons le tain pour mieux voir
les mains crochues les ficelles
les marionnettistes fous
de ce futur aux yeux vides
Cherchons l’issue de secours
celle qu’on ouvre à mille mains
sur Demain
Rêves aux yeux rieurs ou tristes, étincelants toujours...
RépondreSupprimerMerci à toi, Kaïkan, d'avoir transcrit (si purs) ces mots magnifiques pour exprimer la Femme : Fée et Source d'éternité...