dimanche 23 juin 2013

Qui sait d'où viennent les nectogales ...


Qui sait où vivent les nectogales ?
Elles surgissent là, dans l’entre-deux
Antre désuet 
Le temps n’étant plus le temps
Et le carré s’imaginant des non-angles
L’onde se risque à l’immobilité
Et pleure le saule aux feuilles tombées
Elles viennent de là, les nectogales
Flairant l’ombre et les pas délaissés
Flairant l’usure des devantures
Danse, danse, danse
Danse encore aux grelots des gitans
Une danse grenat aux battements d’ailes
Une danse savante qui n’a cure de savoir
Une danse libre, ivre et belle
Une danse d’oubli et pas rebelle
Une danse de pieds qui foulent les herbes
Elles se terrent là, les nectogales
Elles se bernard l’ hermitent à vos pensées fiévreuses
En vos pensées volées, envolées, dévoilées, desséchées, endormies et belles encore
Elles s’inventent des chemins de traverse
Et foulent l’éternité des pierres
Ö Symphonie des herbes folles
Elles dénichent les recoins dévastés, s’invitent en vos chaumières désertes
Elles y posent, là, les nectogales, des graines d’éternité
Onces de paradis qu’elles détiennent en secret
C’étaient de grands cristaux à l’orée de toutes choses
De grands cristaux oiseaux détenteurs de souffles d’hommes
Ils iront de nuit, les marins
De concert de nectogales
Ils iront ces marins, chantant de toutes forces
Ils iront de nuit encore à l’aube des opprimés
Ils émergent des flots
Dans vos cités grouillantes, au cœur de vos maisons
Au cœur même des enfants qui rêvent
Il est musique de sphères aux songes d’humanité
Il m’est à l’âme ce soir
Des tristesses de musaraignes
Et aller solitaire à la quête des mots
Où sont les mots ?
Momifiés aux lustres du savoir
Dépecés à l’antre du Pouvoir
Des mots puissants aux silences d’enfants
Des mots ivoire
Ecrire encore au seuil d’un candélabre
Mots de poètes et de résistants
Et veille la flamme à l’ombre des grenats!
Et l’astre se mire aux miroirs transversaux
Dagues dilatées aux soupirs des amants
Un livre ouvert d’où émergent les mystes
« C’étaient de très grands vents sur toutes faces de ce monde … »
Et Perse qui tend l’oreille
Où rêvent les mots ?
Egarés peut-être aux captivités des bêtes
De l’eau pour les éléphants
Une écuyère légère au cirque vieillissant
Et je choisirai pour toi, à même ta peau
Des signes d eau de là
Des signes d’au-dedans
Au tourment des rives de placides dragons
Je te dirai les mots
Ces mots venus d’un autre temps
Des mots riches encore
Des mots de vent et d’océan
Des mots bruyants aux couloirs des cités
Des mots doux, des mots tendres
Des silences d’éternité au repas des syllabes
Et s’agitent les mots
Au détournement des foules
Et surgissent les mots aux silences d’opprimés
Des mots forts, des mots feutrés, calfeutrés
Des mots de revendication, des mots d’armes, des mots de larmes
Des mots revendicateurs, des mots dévastateurs
Des mots de guerre et de profit
Je balaie ces mots ce soir
Ils reviendront demain
Les mots seront pour toi
D’une autre tessiture
Des mots d’alcôve et de soupirs
Des mots caressés, caressants
Des mots d’oubli et de pardon
Des mots purs encore
A quoi donc songent les nectogales ?
Elles tissent des mots
J’en ai vu une qui sourit
Des mots de terre, des mots d’humus
Des mots mouillés encore aux feux de jouissance
Des mots sucrés et enchanteurs
De tous petits mots, rapides et d’intention
Des mots perdus, avortés
Des mots stériles aux parois des temples
Et puis un mot
Un mot inconnu, méconnu
Un mot nu encore
Un mot d’espoir et de confiance
Un mot inventé, métamorphosé
Un mot d’ambre et de lumière
Un mot de vaisselier et de pirates
Ce mot enfoui et balbutiant
Un mot d’ange et d’envolées
Un mot

Un mot que tissent les nectogales
Je suis une nectogale

Et j’affirme que tout cela est vrai

6 commentaires:

  1. Merci, chère Nectogale, pour ce magnifique moment de poésie et ce voyage vers un ailleurs où l'on peut rencontrer une Autre/Semblable. Je t'embrasse.

    RépondreSupprimer
  2. depuis mon AVC j'ai beaucoup de mal a lire...et a écrire
    heureusement j'ai repris la peinture
    besos
    tilk

    RépondreSupprimer
  3. Quand viens tu chez moi rêver sur les mondes imaginaires ? Je t'embrasse.

    RépondreSupprimer
  4. Herbes folles
    je m'y vautre
    et j'affirme que cela est vrai

    un abrazito

    RépondreSupprimer
  5. Oui, nous sommes quelques uns qui ne te quittons pas et que t'attendent avec patience. Je t'embrasse.

    RépondreSupprimer
  6. Superbe ce poème rédigé avec ta verve à laquelle tu nous as habituée! Ravi de retrouver ton espace et tes mots!
    Bonne fin de semaine et d'année lumineuse et chal-heureuse!

    RépondreSupprimer